Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/18

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tion bien sérieuse chez nos « amis » d’au-delà du Rhin.

On trouve du reste, en Allemagne, des savants qui ont commis des pyréismes bien plus étonnants. Qu’il nous suffise de citer le premier volume des Diplomata Imperii qui devait faire partie de la collection des Monumenta Germaniæ. Ce volume, paru en 1872, fourmillait de tant de fautes stupéfiantes, qu’on s’est vu obligé de le mettre au pilon. Dans ce travail, fait en vue de glorifier le nouvel empire allemand, Karl Pertz transformait le pagus Gavaldanus en Galvadanus, identifiait le Gévaudan avec le Calvados (!!!) ; ailleurs, il traduisait Agaunum (auj. S. Maurice, en Suisse) par Agen. Bref, cette publication était un monument d’une ignorance tellement crasse, que les Allemands eux-mêmes ont été contraints de la regarder comme une honte nationale.

Difficulté d’apprendre les noms géographiques de l’Allemagne. – Du moins, les Français qui ne possèdent pas très bien la géographie allemande sont excusables, jusqu’à un certain point, car le grand nombre de noms qu’elle comprend et la difficulté de les caser dans la mémoire, procurent aux peuples des races dites latines de sérieux embarras.

Nécessité d’apprendre ces noms. – Cependant, il faut les apprendre, si l’on veut savoir la géographie des contrées de l’Europe centrale. On a beau dire que la topographie est la base de la géographie ; qu’il faut surtout s’occuper de la géographie physique, historique ou politique et économique. Il n’en est pas