Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vii

moins vrai que toutes ces géographies supposent une certaine connaissance des noms de lieux. Comment faire, par exemple, de la géographie descriptive ; comment donner une connaissance exacte d’un pays, sans indiquer les cours d’eau, les montagnes, les villes dont on étudie la situation ? Quelques faits de la géographie physique peuvent être montrés sur la carte ; mais comment parler de telle montagne, de la source d’un fleuve déterminé, de quelques confluents, de quelques villes principales, si l’on ignore les noms de ces divers objets ? Pour traiter de la géographie commerciale, il faut bien sans doute connaître les noms de lieux de commerce, le nom des ports, des rivières et des canaux qui servent de moyens de communication. On ne peut savoir que Hambourg est une ville commerciale, on ne peut parler du commerce d’Anvers, sans indiquer les noms de ces villes. Un ouvrage de géographie commerciale suppose donc que ses lecteurs sont déjà instruits de la toponymie ou que du moins ils s’en occupent.

Sans doute, il suffit d’avoir des yeux pour voir sur une carte les reliefs du terrain, les caps, les golfes, les montagnes, les plaines, les rivières. Mais ces connaissances topographiques ne forment qu’une partie de la géographie politique, militaire, commerciale et industrielle. Un géomètre ne peut tracer une ligne d’un point à un autre sans désigner ces points par des lettres (A, B). Serait-il possible d’agir autrement lorsqu’on veut indiquer des points géographiques qui ont une importance déterminée ? Un chef d’armée et ses officiers pourraient-