Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/21

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L’analyse étymologique des noms de la géographie est utile à l’étude de la géographie et à l’étude des langues. – Aussi avons-nous voulu indiquer et mettre en pratique une méthode qui rend ces noms plus accessibles. L’un des plus sérieux obstacles que rencontre l’élève qui étudie la géographie, se trouve en effet, bien certainement, dans l’inintelligence des noms qui s’offrent à lui. La répugnance que l’on éprouve en les lisant, provient de ce qu’ils ne présentent à l’esprit qu’un son vide de sens. Or, des études analytiques de toponomastique remédient évidemment à ce mal. Par la connaissance des radicaux qui composent les noms géographiques, nous

  1. Le géographe très distingué qui a émis cette opinion bizarre, a été sans doute effrayé de l’énorme fardeau que les réformateurs de l’enseignement ont imposé aux enfants et aux jeunes gens. En effet, ce qui manque à beaucoup de Français, c’est la mesure : ils ne savent pas se borner. Qu’ils apprennent donc à limiter et à bien définir le programme de la géographie générale et de la géographie de la France que l’on doit étudier dans les écoles primaires et dans les établissements d’instruction secondaire, et surtout que l’enseignement supérieur des Facultés soit plus pratique et facilite les études des spécialistes. En organisant ainsi la division du travail, on aura des Français qui s’adonneront plus sérieusement et plus utilement à telle ou à telle partie de la géographie. Celui-ci étudiera plus particulièrement une région de la France ou de l’Algérie ; cet autre s’appliquera à la géographie des provinces rhénanes, du duché de Bade ou de quelqu’autre contrée de l’empire prussien. On aura ainsi de savants géographes, des hommes spéciaux, compétents dans leur partie. Il faut renvoyer dans les pays des chimères ceux qui s’imaginent qu’un homme peut savoir la « géographie. »