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Dans les noms propres, Hof, Hoff, hove, off (en Bavière of et kofen) signifient : 1o une maison avec le terrain qui en dépend ; 2o un lieu fermé et à ciel ouvert, un enclos (Kirchhof, cimetière ; littér. contour de l’église ; Todtenhof, cour des morts ; le flam. Kerkhove peut signifier « cimetière » ou « cense de l’église ») ; 3o une ferme, une métairie, un établissement agricole, que les chartes latines appellent villa. Dans la basse latinité, le métayer ou le colon se nommait hobarius.

La forme hoven est un datif pluriel équivalent à : bei den Höfen : Hof, Hofau, Hofberg, Hofdorf, Hofen, Höfen ; Hofwyl ; Hoff, Hoffen, Hoffenheim, Hoffstædten, Hofweyr (Weiher, vivier), Hofingen, Hofkirchen, Hofmarkt, Hofstatt, Hofsteig ; — Eichhof (Eiche, chêne), Erlhof (Erle, aune), Esshof (Esse, cheminée, foyer), Fangenhof (Fang, capture ; piège, trappe), Junghof (jung, jeune ; nouveau, récent ; — H.-R.), Kehlhof (Kehle, creux, enfoncement ; gouttière, noue ; gosier), Kettenhof (Kette, chaîne ; guirlande), Königinhof (de la reine : König, roi), Neuhof (neu, nouveau), Riedhof (v. p. 181) ; — Brandhofe (Brand, incendie ; lieu où un feu a brûlé : brennen, brûler), Diedenhove (Theodonis [P., p. 65] villa, Thionville) ; — Königshofen (du roi), Pfaffenhofen (Pfaff, pape et papa [père], jadis terme honorifique donné au prêtre ou « pasteur des ames » voy. F., p. 85) ; Reichshoffen (Reich, puissance, pouvoir, empire), bg. du B.-R. : c’est là que nos cuirassiers culbutèrent et brisèrent tout sur leur passage et se brisèrent eux-mêmes ; — Waidhofen (Waid, pastel ou guède) ; Ninove (contraction de Nieuwenhove = nouvelle villa, nouvelle ferme)[1] ; — les chemins de fer ont amené dans beaucoup de localités la construction d’un Bahnhof (gare : Bahn, chemin).

  1. À la Renaissance, on appela cette ville Ninive Flandrorum et ses habitants se disaient Ninivites. Le grammairien Despautère prenait le surnom de Ninivite.