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guerre ; kymrique gwara, garder, surveiller, défendre[1]. De là dérivent les formes warte, warde, garde : La Garde (Meurthe), La Gardelle (Aveyron, Haute-Garonne), Gardère (Lot-et-Garonne), Bellegarde, etc. ; de là aussi les mots garer et garder. Du radical gwara se forme le mot « garenne » qui a eu le sens de « lieu dont on a défendu l’accès par des palissades » (cfr. l’all. wahren, prendre garde, avoir soin de). Puis, ce mot a eu le sens de « défense, » de bois ou d’étang défendu, auquel était attaché un droit exclusif de chasse ou de pêche. Aujourd’hui, ce mot ne désigne qu’un endroit peuplé de lapins : La Garenne (Seine, Var, etc.), Garenne (Eure), Varennes (Aisne) ; — Warberg, Warburg, Wardick, Warendorf, Warenholz, Warsee, Warsheim, Warstedt, Warstein ; — Wehrdorf, Wehrendorf, Wehrheim, Wehrholz, Wehrsdorf, Wehrstedt.

Warte, échauguette, donjon ; Wart, guet. Ces deux mots ont eu d’abord le sens de protection, de garde, et ensuite de tour du haut de laquelle on peut regarder et surveiller les mouvements des ennemis : Warta, Wartau, Wartberg, Wartburg, Wartenberg, Wartenburg, Wartenfels, Warthausen ; — Hohenwart : — cfr. boulevard ; — Peterwardein = hongrois Pétervarad (du hongrois var, varad, forteresse) de Pierre l’Hermite qui aurait, dit-on, organisé, en cet endroit, la troupe qui l’accompagnait.

Werder [formes dialect.], Wörth, Werd, Wurth (v. h. all. warid, werid) et Werel ont signifié d’abord un lieu protégé, gardé (en angl. warded), puis un terrain élevé au milieu d’un cours d’eau ; aujourd’hui, îlot, île ; digue qui sépare deux bras de rivière : Werdau, Werdeck, Werden, Werdenberg, Werdenfels, Werdenstein ; — Werder, Werderland, Werdershausen ; — Worth, Worthausen ; — Woerden, Woerdt,

  1. Cfr. sanscr. vrî (protéger) ; zend vara (place entourée d’une haie).