ordonné une chasse dans cette localité, eut la pensée de donner à la ville qu’il se proposait de fonder, le nom de la première bête qui fut tuée. Ce fut un ours (Bär) que l’on prit. On montre encore au-dessus de Klosterlein, dans la muraille du cimetière, une pierre où sont gravés ces mots : Hier der Bär fang (ici, l’ours fut pris), Hier erst Bär fang (ici on a pris le premier ours). Selon d’autres, l’inscription porte : Erst bär hier fam. Il est possible que cet endroit fut, à une certaine époque, peuplé d’ours (Bären), et que l’on ait commencé par leur donner la chasse afin de l’occuper. Quoi qu’il en soit, les armes du canton ont conservé le souvenir de l’ours, et l’on peut dire que Berne est possédée de l’idolâtrie de l’ours : on en a mis partout. Contentons-nous de mentionner l’ours qui figure dans les armoiries du canton et les ours vivants qu’on entretient dans les fossés de la ville.
Nous pouvons croire, toutefois, que le nom de Berne représente une forme d’un radical bien connu, brenn, bryn, brun, bron, burn, byrn et bern (suivant les dialectes), et qui signifie éminence, hauteur, sommet élevé, supérieur, chef (armor. bernn, monceau, tas ; bernn mein, monceau de pierre (Voy. App. L).
Ainsi, en Belgique, Bergheim (demeure de montagne) est nommé, en wallon, Bernes, c’est-à-dire « habitation de la montagne » (es = Haus).
Dans ce cas, Berne pourrait tirer son nom de sa situation sur une colline. La partie septentrionale de la ville se nomme Im Sack (p. Zacke, pointe ; saillie anguleuse), et la pointe, ou la rivière forme un angle aigu, se nomme Niedeck (le coin inférieur, bas : nieder, bas, inférieur). Cette colline, qui constitue une presqu’île, formée par l’Aar, offre toutes les conditions exigées pour un oppidum celtique.
En Cornouaille, on trouve Bern-Stable (angl. stable, écurie, étable). Dans le Northumberland, étaient les Bernici dont le nom
