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rappelle le mot breton brynaich (montagnards). Le mot celtique bern ou vern est conservé dans le nom de l’Auvergne : Arvernia (en breton, bern, amas, monceau, tas, pile).

Perf, jadis Pernaffa, est une localité allemande dont le nom signifie « eau de montagne » [aha, cours d’eau] et ne saurait se traduire par Bärenbach ou Bärenfluss. Bärenkopf nous offre deux mots ayant le même sens : l’un celtique (bern, brenn, tête, chef, sommet) et l’autre allemand.

Quelques mots dans la composition desquels entre l’élément bern ou vern peuvent se rapporter à l’irlandais bearna (fente, crevasse, trou) ou au roman bern, vern (aune ; — F., p. 341). Voyez aussi bern, varn, vuarn, garn, formes celtiques et tudesques représentées dans l’allemand wehren (défendre, repousser) et que nous avons indiquées aux Prénoms (p. 41). Mentionnons aussi le celtique feoran (prairie), de fear (gras). Verone a été transformé en Bern par les chroniqueurs tudesques du moyen-âge.

Berns, dans la Lorraine dite allemande, offre une déformation du français Baurains. Ce dernier nom rappelle l’ancien Belrain (du celt. bail [ville], ball [fortification ; — cfr. Bollwerk, rempart, boulevard], et rann, rinn, roinn, reun, run, montagne).

Le nom de Berlin. — On a aussi rattaché à Bär le nom de Berolinum, auj. Berlin. Mais, quoique cette ville soit censée avoir eu pour fondateur Albert l’Ours, et qu’elle ait un Ours dans ses armoiries, il n’en est pas moins probable que cette localité a dû son nom à des habitants qui ont précédé dans toute la contrée les hordes tudesques et wendes ; nous voulons parler des Celtes qui étaient connus des Grecs sous le nom d’Hyperboréens et qui faisaient le commerce de l’ambre de la Baltique.

Il peut se faire que Berlin, jadis capitale de l’Uckermark[1],

  1. Ucker a le sens de frontière et les Allemands lui ont con-