Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 19 —

dans le nom de la Bergstrasse (chemin de montagne), le substantif Strasse devient Grundwort.

Il suit de cette observation que, dans les dénominations géographiques à doubles racines, on observe le principe qui fait loi pour la formation des mots composés dans la langue allemande. D’après ce principe, le mot qui, dans la composition, est le mot déterminant, précède toujours le mot déterminé. Ainsi, dans les composés tudesques, l’adjectif précède toujours le substantif et il en est de même du substantif qui est employé comme adjectif.

À cette règle, il est bon de joindre les observations suivantes relatives aux noms propres de lieux :

1o Le premier mot est quelquefois regardé comme indéclinable devant le second : Hirschberg, Schönau, Steinbach. Dans certains cas, on introduisait un a ( Ascapah = Eschbach, Thalaheim = Thalheim) qui se change quelquefois en e (Bielefeld), etc.

2o Le premier terme prend quelquefois la marque du cas : Arnsberg, Starkenburg, etc.

3o Souvent le second terme est au datif. On a dit que les noms de lieux doivent être généralement considérés comme des datifs, car Stuttgart et Eschenbach, par exemple, ne peuvent, d’après leur sens propre, désigner immédiatement une ville, et que, dès lors, il faut sous-entendre une préposition, et admettre que ces noms propres signifient : die Burg und Stadt beim Stuttgarten, das Dorf am Eschenbach. C’est ainsi qu’on explique comment Baden, Laufen, Giessen sont des datifs offrant le sens de : bei den Bädern, den Stromschnellen, den Canälen). Cette manière de voir se justifie généralement. Évidemment, un village n’est pas nommé directement Goldbach ; on a dit ou voulu dire d’abord : Ort am Goldbach. Mais il peut se faire aussi que l’on n’ait pas songé à un datif. Le cours d’eau se nommait Goldbach et les maisons bâties auprès ont pris le même