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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/247

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Fig. 112. — Dallery fait mettre en pièces son bateau à vapeur à hélice.


lice, l’escargot de Dallery, n’était évidemment que la première enfance de l’art.

Quoi qu’il en soit, Dallery, confiant dans l’exactitude de ses vues, n’avait pas hésité à jeter toute sa fortune dans cette entreprise. Il avait ramassé 30 000 francs dans son industrie d’apprêteur d’or ; il les consacra à la construction d’un bateau, qui fut exécuté à Bercy, avec les plus grands soins.

Quant à la machine à vapeur et au système mécanique destiné à servir d’agent propulseur, ils ne furent montés qu’aux deux tiers, car les fonds manquèrent à l’inventeur pour terminer l’œuvre commencée.

Dans sa détresse, Dallery eut recours au ministre. Il montra ses plans, l’état où le travail en était resté, et le misérable obstacle qui le séparait du succès. Un léger secours lui aurait permis d’atteindre au but, et peut-être d’assurer à la France l’honneur que l’Amérique allait lui ravir.

Mais toutes ses démarches furent inutiles ; livré à ses propres forces, Dallery fut contraint de s’arrêter.

Quelques jours après, le bateau de Fulton, armé de ses roues, passait, triomphant, devant son malheureux rival, et faisait son premier essai sur la Seine, de Bercy à Charenton, c’est-à-dire sur la partie même de ce fleuve où flottait inachevé le bateau de Dallery.

Lorsque Fulton, dédaigné de tous, eut transporté en Amérique l’invention que la vieille Europe avait repoussée, Charles Dallery poursuivit encore de ses inutiles sollicitations, le gouvernement et ses ministres. N’ayant rien obtenu, il se rendit un matin aux bords de la Seine, et donnant l’ordre et