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la ligne du Sud-Autrichien, sur un parcours de 106 kilomètres. Ces courbes ne sauraient toutefois être adoptées qu’aux dépens de la sécurité des voyageurs, du moins avec le matériel actuel, qui n’a pas encore une flexibilité suffisante.



CHAPITRE IX

terrassements. — tranchées. — souterrains. — tunnels. — ponts. — viaducs. — gares.

Quand le tracé de la voie a été suffisamment étudié, et qu’il a été marqué sur le terrain, par des jalons à banderolles flottantes, arrive le moment de l’exécution. Les chantiers s’ouvrent sur toute la ligne du parcours ; la pioche et la pelle attaquent la surface du sol, et la poudre leur fraye un passage à travers les rochers.

Les travaux les plus simples qui appartiennent à cette phase de la construction d’un chemin de fer, sont les terrassements. Ils ont pour objet l’aplanissement du sol et les transports de terre. Ils précèdent les ouvrages d’art, où l’architecture doit jouer le grand rôle.

Les terrassements, nécessités par la construction des chemins de fer, exigent des moyens beaucoup plus puissants que ceux qui servent à l’établissement des routes ordinaires, qui tournent les obstacles, au lieu de les surmonter directement. Il s’agit ici de transporter des terres à des distances très-grandes, et de creuser des tranchées, souvent très-profondes.

Le chemin de fer devient ici son propre auxiliaire. Les déblais sont transportés sur des voies ferrées provisoires, par ces mêmes locomotives qui traîneront plus tard les convois de voyageurs. On a créé pour ce genre de travaux, en Angleterre, un matériel spécial, qui est entre les mains d’une classe d’entrepreneurs riches et habiles. Mais cet usage ne s’est pas encore répandu dans les autres pays.

Les travaux de terrassement sont de deux sortes. Si le sol est plus élevé que le niveau du futur chemin, il faut ouvrir des tranchées, et exécuter un déblai. S’il est plus bas que le niveau projeté, il faut combler le vide, c’est-à-dire élever un remblai.

Ces deux opérations se mènent souvent de front. Les terres provenant des tranchées, sont portées dans la direction du chemin, pour en élever le niveau aux points où il est trop bas. On opère alors par compensation.

Fig. 163. — Cunette d’une tranchée.

Quand on ne peut opérer ainsi, les matériaux enlevés sont déposés des deux côtés du chemin, et les remblais sont exécutés avec des terres que l’on va chercher dans le voisinage. Ce travail s’appelle opérer par voie de dépôt et d’emprunt. Le choix entre ces deux modes est déterminé par la nature du terrain ou les circonstances du travail.

Quand la profondeur d’une tranchée ne dépasse pas 5 à 6 mètres, on commence par ouvrir, au milieu de la section, une tranchée verticale plus étroite, appelée cunette ou