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Fig. 201. — Wagon directeur du chemin atmosphérique de Saint-Germain, supprimé en 1859.


la Seine, dans le point où l’île Corbière la divise en deux bras. Les arches de ce pont ont, chacune, une portée de 32 mètres. Vient ensuite, un magnifique viaduc, de vingt arches, de l’aspect le plus gracieux et le plus hardi, dont l’exécution présenta de grands obstacles, en raison de la nature du terrain sur lequel reposent ses fondations. À peu de distance de ce viaduc, le chemin s’engage dans un souterrain qui passe sous la terrasse de Saint-Germain. On entre ensuite dans une longue tranchée pratiquée dans la forêt ; on pénètre de là dans un petit souterrain qui s’étend sous le parterre de la terrasse, et l’on arrive enfin à l’entrée de la gare, que quelques marches seulement séparent des salles d’attente situées de plain-pied avec la place du Château, dans l’intérieur de la ville.

Le chemin de fer atmosphérique établi du bois du Vésinet au plateau de Saint-Germain faisait suite au chemin de fer ordinaire partant de Paris. Jusqu’au pont de Montesson, le trajet s’accomplissait sur la voie ordinaire ; le reste du trajet, jusqu’à Saint-Germain, se faisait sur le chemin atmosphérique. Ce changement de système s’effectuait très-rapidement, et pour ainsi dire, sans que les voyageurs eussent le temps de s’en apercevoir. Arrivé à la station de Montesson, le train s’arrêtait ; la locomotive passait derrière lui et le poussait, au moyen d’un croisement de rails, sur la voie atmosphérique. On accrochait la première voiture du convoi au wagon directeur du chemin atmosphérique. Aussitôt, sur un signal donné par le télégraphe électrique, les machines pneumatiques installées à Saint-Germain, se mettaient à fonctionner. L’air du tube était aspiré en quelques instants, et le convoi se mettait en marche. Le trajet s’accomplissait en trois minutes.

Le retour de Saint-Germain au pont de Montesson, s’effectuait par le seul poids du convoi roulant sur la pente descendante. Le conducteur n’avait d’autre manœuvre à effectuer, que de serrer les freins, pour s’opposer à