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çais et étrangers ont perfectionné le télégraphe Morse en lui faisant tracer des signes à l’encre.

Nous donnerons la description complète du télégraphe de Morse modifié par divers constructeurs européens et tel qu’il est employé maintenant, dans le chapitre qui sera consacré à la description des appareils de télégraphie électrique, aujourd’hui en usage. Nous n’avons voulu pour le moment que faire connaître les principes généraux.

C’est au mois de mai 1844 que fut inaugurée, aux États-Unis, la première ligne télégraphique ; elle était établie entre Washington et Baltimore, sur une longueur de seize lieues. Les nouvelles relatives à l’élection du président furent transmises avec tant de rapidité, que tout le monde fut dès ce moment convaincu des immenses avantages de ce nouveau moyen de communication. Tout aussitôt se formèrent plusieurs compagnies particulières pour doter le pays de cet inappréciable bienfait. La ligne de Washington à Baltimore fut bientôt prolongée jusqu’à Philadelphie et à New-York, sur une étendue de cent lieues. En 1845, elle atteignait Boston, et formait la grande ligne du Nord, sur laquelle d’autres lignes vinrent plus tard s’embrancher.

Le réseau télégraphique embrasse aujourd’hui aux États-Unis un territoire immense ; il relie le golfe du Mexique aux forêts du Canada. L’une des lignes télégraphiques partant de Burlington-Vermont, sur la frontière du Canada, traverse Boston, New-York et Washington, en passant par Baltimore et Philadelphie ; elle parcourt la Virginie, la Caroline, la Géorgie, et descend par Richmond, Raleigh, Columbia, Augusta et Mobile jusque vers le golfe du Mexique, et jusqu’à l’embouchure du Mississipi, qu’elle atteint à la Nouvelle-Orléans. Une seconde ligne principale part de cette dernière ville et remonte les vallées du Mississipi et de l’Ohio jusqu’à Louisville. Beaucoup d’autres partent des côtes de l’Océan, pour se diriger vers le centre du pays, en remontant vers les grands lacs qui le bornent au nord. La ligne de Burlington-Vermont présente une étendue considérable, en raison de la grande distance qui sépare les diverses villes qu’elle embrasse. Entre Burlington-Vermont et Boston, elle a 116 lieues à parcourir ; entre Boston et New-York, 102 lieues ; entre New-York et Washington, 137 lieues ; entre Washington et Colombia, 205 lieues ; entre Columbia et la Nouvelle-Orléans, 485 lieues. La ligne de la Nouvelle-Orléans à Louisville présente, y compris les embranchements, une étendue de 460 lieues.

Dans les divers États de l’Union américaine, la télégraphie électrique occupait au mois de juillet 1849, d’après un relevé officiel, une étendue totale de 11 051 milles ou 4 446 lieues de France.

En novembre 1852, la longueur totale des lignes de télégraphie électrique dans les États-Unis et le Canada, était de 19 000 kilomètres (4 750 lieues de France). Ce réseau mettait en communication environ 550 centres de population, grands ou petits.

En 1854, le télégraphe électrique parcourait 41 392 milles (16 650 lieues)[1] dans les États-Unis. Aujourd’hui presque toutes les villes importantes sont reliées par des fils télégraphiques, qui forment sur le territoire entier, un réseau aux mailles infinies.

    recours, par suite de la difficulté qu’il éprouva à faire retailler le crayon à mesure qu’il s’use par le travail. M. Froment a construit un appareil de ce genre portant un crayon qui se taille lui-même en écrivant, parce qu’il tourne continuellement sur son axe, tout en exécutant ses mouvements ; ce frottement, contre le papier use le crayon dans le sens convenable pour l’entretenir constamment taillé. Les signes formés par ce télégraphe ressemblent à ceux que donnait le premier modèle du télégraphe Morse ; ils ont la forme suivante :

    D’après le nombre de ces traits, on peut construire un alphabet en chiffres.

  1. Le mille américain, comme le mille terrestre anglais, est de 1 kilomètre 609,3 mètres.