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nous suffisent en Europe, ont dû être remplacés, dans l’Inde, par de petites tringles de fer de 8 millimètres de diamètre, grosseur indispensable à cause de messieurs les singes, qui, au fond des forêts et même non loin des villes, s’y suspendent par les mains, par les pieds et par la queue, et ébranlent ainsi tout le système par leur gymnastique désordonnée.

Nous ne parlerons point de l’état de la télégraphie électrique dans le reste de l’Orient, dans la Turquie d’Asie, l’Arabie, la Perse, le Tibet, etc., etc. Comme nous l’avons déjà dit, au début de ce chapitre, donner le dénombrement des lignes télégraphiques sur notre continent serait une tâche impossible. Cette merveilleuse invention couvre aujourd’hui le globe entier, et nous verrons bientôt que l’immensité des mers ne lui a pas opposé un obstacle.

Quelles merveilles n’a pas enfantées la science de l’homme ! Nous ne retraçons, dans cet ouvrage, qu’une esquisse légère des productions de son génie !


CHAPITRE VII

description des appareils en usage dans la télégraphie électrique. — l’appareil morse à pointe sèche : manipulateur, récepteur, relais. — l’appareil morse imprimant les dépêches à l’encre : système digney, système john. — alphabet du télégraphe morse. — l’appareil hughes et ses merveilleux résultats. — le télégraphe à cadran pour l’usage des chemins de fer. — le télégraphe typographique de m. bonelli et le télégraphe électro-chimique de m. bain. — le pantélégraphe ou télégraphe dessinateur de l’abbé caselli.

L’ordre historique que nous avons adopté, dans la première partie de cette notice, nous a forcé de ne signaler que très-brièvement les principaux appareils, qui servent à la correspondance télégraphique. Le moment est venu d’aborder la partie descriptive et technique, c’est-à-dire d’exposer avec quelques détails le mécanisme de ces appareils.

Il existe une infinité d’instruments qui réalisent, dans d’excellentes conditions, l’application de l’électricité au jeu des télégraphes. Ne pouvant songer à les décrire tous, nous nous attacherons seulement à ceux qui sont d’un usage pratique et journalier, à ceux qui ont été adoptés et qui fonctionnent aujourd’hui chez les différentes nations des deux mondes.

Les télégraphes électriques le plus généralement en usage, sont :

1o L’appareil anglais à deux aiguilles aimantées de MM. Wheatstone et Cooke, qui fonctionne en Angleterre seulement ;

2o Le télégraphe Morse, employé aujourd’hui dans toute l’Europe, dans la plus grande partie de l’Amérique et de l’Asie ;

3o Le télégraphe Hughes, d’invention plus récente, mais qui, ayant réalisé un progrès immense et inattendu, en exécutant deux fois plus de signaux que le télégraphe Morse, commence à être employé partout, concurremment avec ce dernier appareil ;

4o Le télégraphe à cadran, qui, après avoir été employé dans les débuts de la télégraphie sur plusieurs lignes, en Angleterre et en Belgique, est limité aujourd’hui à l’usage de l’exploitation des chemins de fer, et qui fonctionne sur presque toutes nos voies ferrées, pour la transmission des ordres du service ;

5o Le télégraphe électro-chimique de Bain, qui fut employé en Amérique au début de la télégraphie ;

6o Le télégraphe typographique de M. Bonelli, qui a été adopté en Angleterre sur la ligne de Liverpool à Manchester ;

7o Le pantélégraphe de M. Caselli, qui reproduit les signes de l’écriture et du dessin, mais qui ne fonctionne qu’en France de Paris à Lyon, et bientôt de Lyon à Marseille.

Nous avons décrit avec des détails suffisants le premier de ces appareils, c’est-à-dire le télégraphe anglais à deux aiguilles aimantées. Nous n’y reviendrons pas, et nous passerons tout de suite à l’examen des autres instruments énumérés ci-dessus.