Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Télégraphe Morse. — Nous avons déjà exposé les principes sur lesquels repose le télégraphe électro-magnétique de Morse ; il suffira de deux figures pour faire comprendre les dispositions actuelles de cet appareil.

La figure 57 représente le récepteur de l’appareil Morse. Dans la cage PP, est un mouvement d’horlogerie, marchant au moyen d’un ressort que l’on tend au moyen d’une clef D, quand on veut faire dérouler la bande de papier tournant. Ce ressort étant tendu, et le mouvement d’horlogerie étant mis en action par ce ressort à l’intérieur de la caisse, il fait dérouler et attire d’une manière régulière et continue la bande de papier C, disposée à l’intérieur de la roue de bois J. Cette bande de papier vient passer dans un premier guide g, ensuite dans le guide G, qui a la forme d’une bobine vide. Il passe, de là, sur le rouleau ou cylindre N. Ce cylindre N tourne sur son axe, par l’action du mouvement d’horlogerie contenu à l’intérieur de la caisse. C’est en ce point que le papier est frappé par les coups saccadés de la tige ll′, et qu’il reçoit les marques et les impressions, qui constituent les signaux de l’alphabet Morse.

Comme nous l’avons déjà expliqué, la tige ll′ vient piquer le papier tournant, parce qu’elle est attachée à l’extrémité de l’armature A de l’électro-aimant E. Lorsque l’aimant E attire, de haut en bas, l’armature A, la tige ll′ attachée à cette armature, s’élève et son style vient frapper le papier tournant. Suivant la durée plus ou moins longue du contact du style et du papier, il se produit ainsi des points ou des traits, qui répondent à ceux de l’alphabet Morse.

Un ressort à boudin r ramène en bas la tige ll′ quand l’électricité cesse de circuler dans l’électro-aimant et d’attirer l’armature. Ce levier ll′ est porté sur deux pointes de vis v′, v, et sa course est limitée par les vis p′, p. La tension du ressort r se gradue au moyen du bouton B, et de la petite pièce f, à laquelle est attaché le ressort. Le levier H sert à arrêter ou à mettre en action le mouvement d’horlogerie contenu dans la caisse P, et par conséquent, à mettre en marche ou à arrêter le déroulement de la bande de papier.

Fig. 57. — Récepteur de l’appareil Morse à pointe sèche.

La façon mécanique, dont les impressions se produisent sur le papier tournant, mérite une explication plus détaillée. Pour la bien saisir, il faut examiner les petites pièces qui sont groupées au point où se produit cette impression. L’extrémité l du levier ll′, porte un style, ou pointe traçante, en acier, que l’on peut faire avancer ou reculer au moyen d’un pas de vis et du bouton qui le termine. Quand ce style vient toucher le papier, il pénètre légèrement dans une rainure pratiquée dans le rouleau supérieur, qui est mobile autour de l’axe o, et qui peut être légèrement pressé au moyen de la vis k, par le ressort m. C’est ainsi qu’il se produit, dans le papier, une impression en relief. Cette saillie a la forme d’un point si l’armature n’est abaissée qu’un instant, et d’un trait plus ou moins long, si l’attraction dure plus longtemps.

Le récepteur de l’appareil Morse, que nous venons de décrire, est placé à la station qui reçoit la dépêche. À la station du départ est établi l’appareil qui sert à produire, à distance, les interruptions et les rétablissements