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alternatifs du courant électrique. Cet appareil s’appelle manipulateur. On le voit représenté dans la figure 58.

Fig. 58. — Manipulateur de l’appareil Morse à pointe sèche.

Le levier ll′, est maintenu en contact avec la pièce métallique p, par un ressort d’acier R, placé au-dessous. Dans cette situation, le courant arrivant de la ligne A, traverse l’appareil entièrement composé de pièces métalliques, en suivant le chemin ADVB, puisque les pointes l, p, sont en contact, et établissent la continuité des conducteurs. Mais si l’on presse du doigt le bouton E, on fait basculer le levier EDV autour de son point d’appui D. Ce levier, abandonnant sa position primitive, vient s’appuyer sur la pièce p′, à la droite de ce levier, en se séparant de la pièce p et interrompant par conséquent le passage du courant de B en V. Aussi longtemps que l’on tient ainsi élevé le levier ll′, aussi longtemps le courant est interrompu ou rétabli, et c’est ainsi que l’on établit à distance ces alternatives de maintien et de rupture du courant, qui vont produire, à la station de réception, les traits ou les points, dont la succession constitue l’alphabet Morse[1].

Nous donnons dans le tableau suivant l’explication des signaux de l’alphabet Morse, tel qu’il est adopté par l’administration des lignes télégraphiques françaises, et pour les communications internationales. Dans cet alphabet, M. Morse a employé les combinaisons les plus simples pour les lettres qui reviennent le plus fréquemment. Les chiffres exigent cinq traits ou points.

Les employés ont une telle habitude de cet alphabet, que presque toujours ils comprennent la dépêche au seul bruit fait par l’armature du récepteur. L’audition peut si bien suffire à l’employé pour saisir le sens de la dépêche qu’il reçoit, que, dans certains pays, on a supprimé le papier tournant et le rouage, et réduit l’appareil à un électro-aimant avec

  1. La vis V sert à faire avancer ou reculer, pour la facilité de l’employé, la course de la tige qui établit la communication.