Grâce aux longues et consciencieuses explorations du lit de l’Océan faites par les deux navigateurs dont nous avons cité les noms, la première partie du problème, qui consistait à trouver un tracé convenable pour la direction de la ligne de télégraphie transatlantique se trouvait résolue d’une manière satisfaisante.
Un point plus difficile à décider, c’était la possibilité de faire franchir au courant électrique la distance de plus de 3 000 kilomètres qui sépare l’Irlande de Terre-Neuve. Mais les faits connus permettaient d’espérer la solution de cette difficulté. Sur le territoire des États-Unis, certaines lignes télégraphiques fonctionnaient à des distances de 1 280 à 1 600 kilomètres (320 à 400 lieues). On était même parvenu à faire exécuter des signaux par un courant électrique sur la ligne non interrompue de Boston à Montréal, qui embrasse 2 414 kilomètres. Enfin le télégraphe avait pu jouer, sans aucune interruption dans le conducteur, sur l’étendue totale de la ligne télégraphique qui s’étend entre New-York et la Nouvelle-Orléans, par Charlestown, Savannah et Mobile, et qui a une longueur de 3 164 kilomètres (790 lieues). Ces faits établissaient déjà suffisamment la possibilité de faire franchir à l’électricité toute la distance qui sépare les deux mondes.
On voulut cependant procéder à une expérience spéciale. Les directeurs des compagnies télégraphiques d’Angleterre et d’Irlande, ayant mis à la disposition des expérimentateurs, 8 000 kilomètres de fils sous-marins, le 9 octobre 1856, dans le silence de la nuit, on procéda à l’expérience. Elle donna des résultats tellement satisfaisants, que l’on resta convaincu que l’électricité pourrait fran-