Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

riences nécessaires pour constater sa bonne conductibilité électrique et sa résistance. Ensuite on le recouvrait de cinq à six couches de son enveloppe isolante. À chaque superposition de couches de gutta-percha, on vérifiait le degré d’isolement.

Ces enveloppes successives avaient pour but d’éviter les défauts de centrage auxquels on est exposé dans le cas d’une enveloppe unique, et en outre, d’empêcher l’introduction de bulles d’air, qui, entraînées mécaniquement avec la matière isolante, peuvent former des cavités pleines d’air, lequel échappe en perçant l’enveloppe, quand le fil est soumis à une forte pression.

On soumit ensuite le câble à une pression très-considérable, pour donner à la gutta-percha une grande consistance ; la propriété isolante du câble s’accrut par cette opération.

La gutta-percha employée était préparée avec le plus grand soin. On râpait les morceaux bruts, au moyen d’un cylindre armé de dents, qui tournait dans une caisse profonde.

Les râpures passaient ensuite dans des rouleaux. On les faisait macérer dans l’eau chaude, et on les battait vigoureusement. Après les avoir lavées dans l’eau froide, on les plaçait dans de grands tubes verticaux, terminés par des tamis en toile métallique, et on les forçait à passer au travers de ces toiles, à la température de 100° au moyen d’une presse hydraulique.

La gutta-percha sortait en masses molles d’une très-grande pureté. Ensuite on la pressait, la pétrissait pendant plusieurs heures, au moyen de vis s’enfonçant dans des cylindres creux appelés masticateurs. On débarrassait ces masses de l’eau qu’elles contenaient, et l’on rendait ainsi la pâte parfaitement homogène dans tous ses points.

Ainsi broyée, pétrie, purifiée, la gutta-percha se trouvait convenablement préparée pour servir d’enveloppe isolante au fil conducteur. Pour disposer cette enveloppe autour du fil, on se servait d’un appareil mécanique que nous allons décrire, et qui est représenté par la figure 139.

Fig. 139. — Appareil pour envelopper de gutta-percha les fils de cuivre du câble transatlantique.

La gutta-percha était placée dans des cylindres horizontaux, A, B, aboutissant tous deux à un tube vertical T, et chauffée au moyen de la vapeur, jusqu’à ce qu’elle devînt à demi fluide. Alors on pressait fortement la matière par les deux pistons C, D, qui avançaient lentement, poussés par une machine à vapeur. La gutta-percha s’écoulait alors par deux petits orifices t, t′, ménagés à la base des cylindres et communiquant avec