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Fig. 179. — Reproduction d’une statuette de cuivre en ronde-bosse par le procédé Lenoir.


tique, dans les ateliers de MM. Christofle, qui ont dû, pour produire cette pièce magistrale, creuser un puits de 10 mètres de profondeur et de 3 mètres de diamètre, et remplir ce puits de dissolution de sulfate de cuivre, avec une abondante provision de ce sel, pour renouveler la matière saline au fur et à mesure de son épuisement dans le bain. Le moule en gutta-percha ayant été préparé par portions séparées, et ces portions étant réunies, une immense carcasse conductrice, de plomb, a servi, selon la méthode Lenoir, à diriger le courant électrique dans les derniers recoins de ces moules, pour donner enfin ce véritable monument de la galvanoplastie artistique.

Un autre ouvrage galvanoplastique qui a été fort admiré à l’Exposition universelle de 1867, c’est le grand bas-relief de l’Arc de Triomphe de Constantin, un des plus précieux monuments du Forum de l’ancienne Rome, que l’empereur Napoléon III a fait surmouler en plâtre à Rome, et dont la reproduction galvanoplastique, exécutée à Paris par M. Léopold Oudry, forme une des plus belles pages de la galvanoplastie.


Ce bas-relief, haut de 3m,60 et large de 2m,20, comprend huit personnages plus grands que nature, et pour la plupart très en relief ; plusieurs parties sont même traitées en ronde-bosse. M. Oudry employa plus de 3 000 kilogrammes de gutta-percha pour mouler cette pièce. L’opération voltaïque, effectuée en un seul bain, dura deux mois. L’épaisseur moyenne du cuivre déposé est de plus de 3 millimètres. Cette œuvre remarquable se voyait, à l’Exposition universelle, dans le pavillon de M. Oudry, accompagnée de plusieurs statues de cuivre galvanoplastique, de grandes dimensions.

Quand on considère la dimension des pièces qui sont obtenues par les méthodes galvanoplastiques, on ne peut s’empêcher de reconnaître qu’une carrière toute nouvelle s’ouvre au génie de nos artistes. La reproduction du bas-relief de l’arc de triomphe de Constantin telle que M. Oudry l’a exécutée, ainsi que la statue colossale que MM. Christofle ont reproduite en cuivre pour la façade du nouvel Opéra, et dont nous avons donné la gravure page 305, figure 175, seraient revenues à un