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doit suivre. Il est composé d’eau-forte vieille, c’est-à-dire d’eau-forte (acide azotique) qui sert depuis très-longtemps dans l’atelier. Il suffit, pour remonter ce bain, à mesure qu’il s’épuise, d’y ajouter un vingtième de son volume d’acide azotique concentré : de cette manière il est toujours en état de servir.

Le but de ce premier bain dans un acide très-affaibli, c’est d’économiser l’acide concentré qui va suivre, et surtout de permettre aux portions de cuivre déjà dénudées, de ne pas être trop vivement attaquées par le bain d’acide concentré.

Après ce premier décapage dans un acide faible, on lave les pièces à grande eau, et on les plonge dans le bain d’acide concentré, dont voici la composition, en poids :

Acide azotique 
10 parties.
Acide sulfurique à 66 degrés 
10
Acide chlorhydrique 
1

L’acide chlorhydrique est quelquefois remplacé, dans ce mélange, par une partie de sel marin et une partie de suie calcinée.

Composée d’acides concentrés formant une véritable eau régale, cette liqueur attaque les métaux à froid, avec une énergie prodigieuse. Aussi l’immersion doit-elle être extrêmement rapide, ou pour mieux dire instantanée. Il faut plonger et retirer immédiatement les pièces ; et tout aussitôt, les laver à grande eau dans des terrines disposées tout auprès.

« Les doreurs bien installés, dit M. Roseleur, ont une série de terrines à rincer disposées en cascade et se déversant l’une dans l’autre. Ils commencent toujours le rinçage dans la plus basse en continuant jusqu’à la plus haute qui, placée immédiatement sous le robinet, contient toujours ainsi une eau exempte d’acide. Chaque terrine se déverse dans sa voisine par une bavette en plomb ou en caoutchouc. »

La figure 206 montre la disposition de ces terrines.

Fig. 206. — Terrines pour le lavage des pièces métalliques décapées par les acides.

Si les objets doivent présenter un beau brillant, on les plonge, en les agitant une ou deux secondes, dans un troisième bain acide, ainsi composé :

Acide azotique à 36° 
100 parties en volume.
Acide sulfurique à 66° 
100
Sel marin 
1

Au sortir de ce décapage, les cuivres présentent une teinte plus claire et un plus beau brillant qu’après le premier passage de l’eau forte.

Par l’action de ces divers acides, il se répand dans l’air des ateliers, des vapeurs acides, qu’il serait dangereux de respirer. Aussi est-il prudent d’opérer en plein air, et mieux