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Fig. 290. — Bataille de Fleurus.

Cependant les Autrichiens s’avançaient toujours vers Charleroi, sous les ordres du prince de Cobourg, et une bataille était inévitable.

Elle se passa sur les hauteurs de Fleurus, et tourna à l’avantage de nos armes. L’aérostat l’Entreprenant fut d’un grand secours pour le succès de cette belle journée, et le général Jourdan n’hésita pas à proclamer l’importance des services qu’il en avait retirés. C’est sur la fin de la bataille que le ballon de Coutelle s’éleva, d’après l’ordre du général en chef. Il demeura huit heures en observation, transmettant sans relâche, des notes sur le résultat des opérations de l’ennemi. Pendant la bataille, plusieurs coups de carabine furent tirés sans l’atteindre.

On a souvent discuté pour savoir dans quelle mesure l’aérostat de Coutelle contribua au succès de la bataille. Carnot, dans ses Mémoires, déclare que le ballon de Coutelle fut très-utile dans cette journée. Coutelle et l’officier d’état-major qui l’accompagnait dans la nacelle, demeurèrent constamment en correspondance avec l’armée française, dévoilant à Jourdan les mouvements de l’armée autrichienne. Ils étaient placés si bas et si près de l’ennemi, qu’on ne cessait de leur envoyer des balles de carabine. Il est donc impossible que Jourdan n’ait pas tiré un grand parti de ces avertissements. Il fut heureusement secondé par les observateurs aériens qui lui faisaient connaître plus d’une position de l’ennemi que des accidents de terrain, ou l’éloignement, l’auraient empêché d’apercevoir.

Le baron de Selle de Beauchamp, dont nous avons déjà cité les intéressants mais trop courts Mémoires, assista à la bataille de Fleurus, comme simple soldat de la compa-