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Fig. 305. — Gay-Lussac et Biot font des expériences de physique à 4 000 mètres de hauteur.


ticale. Nous le suivîmes des yeux jusque dans les nuages, où nous le perdîmes de vue. Mais un pigeon, que nous lâchâmes de la même manière, à la même hauteur, nous offrit un spectacle beaucoup plus curieux ; remis en liberté sur le bord de la nacelle, il y resta quelques instants, comme pour mesurer l’étendue qu’il avait à parcourir ; puis il s’élança en voltigeant d’une manière inégale, en sorte qu’il semblait essayer ses ailes, mais après quelques battements il se borna à les étendre et s’abandonna tout à fait. Il commença à descendre vers les nuages en décrivant de grands cercles, comme font les oiseaux de proie. Sa descente fut rapide, mais réglée ; il entra bientôt dans les nuages, et nous l’aperçûmes encore au-dessous.

« Nous n’avions pas encore essayé l’électricité de l’air, parce que l’observation de la boussole, qui était la plus importante et qui exigeait que l’on saisît des occasions favorables, avait absorbé presque toute notre attention ; d’ailleurs nous avons toujours eu des nuages au-dessous de nous, et l’on sait que les nuages sont diversement électrisés. Nous n’avions pas alors les moyens nécessaires pour calculer leur distance d’après la hauteur du baromètre, et nous ne savions pas jusqu’à quel point ils pourraient nous influencer. Cependant, pour essayer au moins notre appareil, nous tendîmes un fil métallique de 80 mètres (240 pieds) de longueur, et, après l’avoir isolé de nous, comme je l’ai dit plus haut, nous prîmes de l’électricité à son extrémité supérieure, et nous la