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Fig. 310. — Mort de Harris (page 550).


distance un bâtiment qui se dirigeait de leur côté ; mais bientôt le bâtiment s’éloigna à force de voiles et laissa les malheureux naufragés dans une angoisse épouvantable, mille fois plus cruelle que la mort.

Le jour parut enfin. Ils se trouvaient vis-à-vis de Pezzaro, à une lieue environ de la côte. Ils se flattaient d’y aborder, lorsqu’un vent de terre, qui se leva tout à coup, les repoussa vers la pleine mer. Il était grand jour et ils ne voyaient autour d’eux que le ciel et l’eau et une mort inévitable. Quelques bâtiments se montraient par intervalles ; mais du plus loin qu’ils apercevaient cette machine flottante et qui brillait sur l’eau, les matelots, saisis d’effroi, s’empressaient de s’éloigner. Il ne restait aux malheureux naufragés d’autre espoir que celui d’aborder sur les côtes de la Dalmatie, qu’ils entrevoyaient à une grande distance.

Cet espoir était bien faible, et ils auraient infailliblement péri, si un navigateur plus instruit sans doute que les précédents, reconnaissant la machine pour un ballon, n’eût envoyé en toute hâte sa chaloupe. Les matelots jetèrent un câble, les