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L’humidité diminue assez vite à mesure qu’on s’élève dans les hautes régions de l’air. À 6 ou 7 kilomètres de hauteur, elle n’est plus que les 12 ou 16 centièmes de ce qu’elle est quand l’air est saturé de vapeurs d’eau.

Fig. 333. — M. Glaisher.

L’électricité de l’air est positive, elle diminue avec la hauteur, comme l’humidité ; à 700 mètres, l’électroscope n’en accuse presque plus de traces.

Les expériences ozonométriques n’ont fourni aucun résultat décisif.

En ce qui concerne les observations physiologiques, on a trouvé, en général, que les mouvements du pouls sont accélérés ; mais ce phénomène est peu constant, et diffère d’une personne à l’autre. Les mains et les lèvres de M. Glaisher bleuirent plusieurs fois entre 6 000 et 7 000 mètres de hauteur.

M. Glaisher a fait, sur la propagation des sons, plusieurs expériences intéressantes. On entendait, à une hauteur de 3 kilomètres, l’aboiement d’un chien. Le sifflet d’une locomotive fut perçu à la même hauteur ; on l’entendit même un jour que l’atmosphère était extrêmement humide, à une hauteur de six kilomètres et demi dans l’air. C’est la plus grande hauteur à laquelle l’oreille ait pu percevoir des bruits partis de la surface terrestre.

Dans la même ascension exécutée à la fin du mois de juin 1862, M. Glaisher entendit le vent gémir sous lui, lorsqu’il se trouvait à 3 kilomètres d’élévation. Le 31 mars de la même année, le sourd murmure de Londres s’entendait encore à 2 kilomètres de hauteur. Un autre jour, au contraire, les cris de plusieurs milliers de personnes n’étaient plus perceptibles au-dessus de 1 500 mètres.

Il n’est pas sans intérêt de rappeler, à ce propos, une expérience faite en 1784 par Boulton, l’associé de James Watt. Boulton lança un ballon plein de gaz hydrogène, muni d’une mèche à poudre destinée à enflammer le ballon à une certaine hauteur, afin de savoir si le bruit du tonnerre est dû à une seule détonation répercutée par les échos des nuages, ou à une série de détonations successives. Quand l’aérostat prit feu et éclata dans les airs, on crut remarquer une certaine ressemblance entre son explosion et le bruit du tonnerre ; mais les cris de la foule qui assistait à cette curieuse expérience, empêchèrent d’apprécier nettement la nature du bruit que produisit l’explosion.

Le 31 mars et le 18 avril 1863, M. Glaisher fît des observations très-intéressantes sur le spectroscope, c’est-à-dire l’instrument d’optique qui permet d’examiner la nature de la lumière décomposée, et d’observer les raies obscures qui existent dans ce spectre.

Le 31 mars 1863, M. Glaisher partait du palais de Sydenham, à 4 heures du soir, par une température de + 10 degrés. À plus de 2 kilomètres de hauteur, il entendait encore le murmure lointain de Londres. À 5 kilomètres la vue était admirable : la grande