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Fig 337. — Le canon monstre de l’Exposition universelle de 1867.

La portion du verrou qui correspond au fond de l’âme, porte une lunette d’acier, c’est-à-dire une pièce percée d’une ouverture qui se place juste en face du large trou B que l’on voit à la culasse du canon (fig. 336). C’est par cette ouverture que l’on introduit la gargousse et l’obus. Quand le chargement est opéré, on pousse le verrou qui doit produire l’occlusion sur le côté. La lunette, c’est-à-dire la partie circulaire ouverte correspondant au trou de la culasse, passe alors à l’intérieur et se trouve remplacée par une partie d’acier pleine, qui bouche parfaitement le large trou de la culasse.

On voit cette partie postérieure du verrou, après le chargement, sur la figure 335, qui représente le canon de campagne prussien.

La figure 335 représente, en effet, un canon de campagne du système Krupp, de même calibre que le canon de campagne français (pièce de 12) et de poids beaucoup moindre. Les projectiles pleins que l’on voit près de la crosse de l’affût, sont recouverts d’une enveloppe de plomb, destinée à être forcée dans les rayures de la pièce, un peu à la manière des obus Armstrong.

Les nombreuses expériences faites sur ces canons, en Prusse, en Angleterre et en Russie, ont montré que les canons du système Krupp réunissaient au plus haut degré la rapidité dans le chargement, et la résistance aux fortes charges de poudre.

M. Krupp avait fait parvenir à l’Exposition universelle de 1867, la plus grosse bouche à feu qui ait jamais été construite. La figure 337 représente ce canon monstre. Tout en acier, il pèse cinquante mille kilogrammes ! Faite en autre métal, cette pièce n’aurait pu être qu’une excentricité sans aucune application possible. Forgée en acier, c’est le chef-d’œuvre de l’industrie métallurgique moderne. Pour lui donner sa forme, il n’a fallu rien moins