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Soit d’abord un terrain qu’on puisse aisément travailler à la bêche, sans ameublement préalable, et assez consistant pour que les talus des tranchées se soutiennent bien. Avant de procéder au creusement de chaque tranchée, un ouvrier tend, suivant la direction de celle-ci, un cordeau de 23 à 30 mètres de longueur, puis, au moyen d’une lourde bêche (fig. 451), il fait une profonde incision dans la terre. Quand le sol est garni d’un gazon épais ou couvert de racines de genêt, de bruyère, de jonc, on remplace avantageusement la bêche par une espèce de hache, analogue à celle dont on fait usage dans les Vosges pour l’ouverture des rigoles d’irrigation. On peut employer aussi le louchet, ou la fourche à plusieurs dents, pour entamer la première couche gazonnée.

Fig. 451. — Bêche à couper le gazon.
(Échelle de 0m,10.)

Le chef-ouvrier reporte ensuite le cordeau parallèlement à lui-même d’une quantité égale à la largeur qu’il veut donner au fossé, et fait une incision semblable à la première. C’est alors que les terrassiers commencent la fouille.

Les instruments dont les terrassiers font usage pour creuser les tranchées, varient selon la nature et la difficulté du terrain. Nous commencerons par le cas le plus ordinaire, c’est-à-dire celui d’une terre compacte, se laissant entamer par la bêche.

Fig. 452, 453, 454. — Bêche de drainage à poignée.
(Échelle de 0m,10.)

Un ouvrier travaillant à reculons, et armé de la bêche qu’il tient des deux mains, par la poignée supérieure, enlève une tranche de terre d’environ 0m,40. La bêche dont on fait usage dans ce cas, est représentée ici (fig. 452,