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dans une eau dont la température ne dépasserait pas 1 ou 2° au-dessus de zéro afin que les œufs puissent dégeler peu à peu et sans danger pour leur vie.

La figure 583 donne la coupe de la double boîte de M. Coste.

Fig. 583. — Coupe d’une double boîte, dans laquelle les œufs sont disposés par couches. A, paroi de la boîte extérieure ; E, paroi de la boîte intérieure.

Quant aux œufs agglutinés et adhérents, le peu de résistance de leur membrane d’enveloppe ne permet de les transporter à sec qu’à de très-petites distances. Il faut placer les œufs agglutinés des Perches, dans un grand bocal aux trois quarts rempli d’eau, et dans lequel on met quelques végétaux aquatiques. Quant aux œufs adhérents, il faudra distribuer en petits tas, les corps sur lesquels ils sont fixés, entourer chacun de ces tas d’un linge mouillé, et les disposer à côté les uns des autres sur une couche de végétaux humides, dont on les enveloppe, et on met le tout dans une bourriche.

Quelle est l’époque la plus convenable pour le transport des œufs ? M. Coste conseille de les expédier au moment où l’embryon est déjà assez avancé pour que les yeux commencent à apparaître comme deux points noirâtres à travers la membrane de la coque. C’est ce que nous avons déjà représenté sur la figure 547.

D’après ce précepte, l’établissement de Huningue n’expédie jamais que des œufs embryonnés. En 1856, il distribua soit en France, soit à l’étranger, plus d’un million d’embryons vivants, qui parvinrent aux plus lointaines destinations avec une mortalité insignifiante.

Il est plus difficile de transporter à de grandes distances, l’alevin, c’est-à-dire le très-jeune poisson. Cependant, on peut le faire voyager dans des bocaux de verre de la capacité de deux à trois litres (fig. 584), à la condition de renouveler l’eau toutes les deux ou trois heures, ou de l’aérer, en y soufflant avec une pipette.

Fig. 584. — Bocal pour le transport de l’alevin.

Ces bocaux se transportent facilement en les plaçant dans un panier à compartiments tel que le représente la figure 585.

Fig. 585. — Panier à compartiments.

Quand la taille de l’alevin est de 0m,056, les bocaux seraient insuffisants. Il faut alors se servir de tonnelets, bien débarrassés, par une longue macération dans l’eau, de toute substance nuisible. Pendant le trajet, il faut renouveler l’eau, ou l’aérer en y faisant fonctionner une pompe qui plonge dans le vase et y rejette l’eau, après l’avoir aspirée. Des poissons d’assez grande taille peuvent être transportés fort loin par ce moyen.