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cités communiquent entre elles par le petit canal PP ; la capacité intérieure est fort petite et réduite encore par un tube UU, plein d’air et qui en occupe le centre. Cette lampe fonctionne avec une mèche cylindrique et à double courant d’air, comme le bec d’Argand. Si, par accident, la flamme venait à pénétrer dans le récipient, elle ne pourrait allumer que l’huile contenue dans l’espace annulaire NN, et s’éteindrait bientôt faute d’air. Comme dans les lampes à schiste, un petit disque, R, surmonte le bec, pour épanouir la flamme. On peut le hausser plus ou moins, à l’aide d’un bouton T, et d’une crémaillère, comme l’indique la figure. Quand on abaisse tout à fait le disque, R, il éteint la lampe. La tubulure S sert à introduire le pétrole.

Fig. 119. — Lampe Marmet (coupe).

Un fabricant français, M. Boital, a appliqué d’une manière beaucoup plus simple, le bec d’Argand aux lampes à pétrole. M. Boital appelle ce bec, cylindrique, pour le distinguer des autres dispositions employées pour la combustion du pétrole.

Le bec cylindrique ou à double courant d’air, de M. Boital, est formé d’un simple tube légèrement conique, fortement évasé à la base, et qui plonge dans le réservoir contenant le liquide. Cet évasement permet l’introduction d’une mèche, plate d’abord, mais qui, prise par un petit cric, monte dans le tube, en s’arrondissant progressivement, et arrive à l’orifice du bec, sous la forme tout à fait cylindrique. Le courant d’air, dont l’action est accrue et réglée par un étranglement du verre, saisit la mèche allumée, à environ un centimètre du foyer, brûle les vapeurs sans fumée, et donne une flamme longue, excessivement blanche, d’un pouvoir éclairant considérable.

On pouvait craindre à priori que le verre, étranglé presque à angle aigu, ne résistât pas à la chaleur si intense du foyer ; mais l’expérience de tous les jours, faite sur une vaste échelle, a prouvé que cet amincissement, au contraire, en facilitant la dilatation du verre, réduit à des proportions insignifiantes la casse par les coups de feu, qui est une des grandes calamités de l’éclairage aux huiles de pétrole.

Les figures 120 et 121, représentent la lampe à bec cylindrique de M. Boital. La première fait voir la mèche aplatie, qui devient circulaire en s’engageant dans le cylindre. On voit sur la seconde figurer l’ensemble de la lampe. Le réservoir R (fig. 121) est en cristal. Grâce à la tige t qui descend dans le pied, et au bouton b, qui arrête cette tige au point désiré, on peut faire varier à volonté la hauteur de la lampe entière.

M. Boital a déjà exécuté six becs de calibres différents, dont voici la consommation et le pouvoir éclairant : no 1, brûlant 56 grammes d’huile minérale par heure : pouvoir éclairant, 15 bougies ; no 2, brûlant 33 grammes