Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fil, qui avance ainsi à mesure que sa combustion a lieu ; — E est un récipient qui reçoit la magnésie formée par la combustion ; — F, le bouton d’une crémaillère permettant d’avancer ou de reculer le miroir réflecteur ; — F′, une languette servant à mettre le mouvement d’horlogerie en marche ou à l’arrêter à la fin de l’opération ; — G, une clef pour monter le ressort du mouvement d’horlogerie.

Fig. 133. — Lampe à magnésium.

Pour avoir plus de lumière, on peut tresser ensemble trois fils de magnésium, ou deux fils de magnésium avec un fil de zinc. Seul, le fil de zinc brûlerait mal, mais associé au magnésium, il brûle parfaitement.

Une autre application intéressante de ce même métal, devenu utile tout à coup, a été faite par le commandant Martin de Brettes, professeur à l’école d’artillerie de la garde impériale. M. Martin de Brettes avait beaucoup prôné autrefois la lumière électrique, appliquée à un système particulier de signaux militaires et à une foule d’autres usages pratiques. La lumière du magnésium devait se recommander à son attention par la simplicité des appareils qu’elle exige ; et M. Martin de Brettes s’est empressé d’en faire l’essai dans les circonstances où il avait conseillé d’employer l’éclairage électrique. Les expériences qu’il a faites dans cette direction, lui ont fait espérer que le magnésium pourra servir avec avantage à une foule d’usages dans la pyrotechnie civile et militaire, lorsqu’il s’agit d’obtenir de brillants feux d’artifice ou des signaux plus économiques et plus efficaces que les balles à feu dont on se sert aujourd’hui.


CHAPITRE XXXVII

l’éclairage oxy-hydrique. — la lumière drummond. — perfectionnements de ce système d’illumination. — travaux de mm. archereau, rousseau, carlevaris, etc. — préparation économique du gaz oxygène. — procédé de m. boussingault par la baryte. — procédé de m. tessié du motay par le manganate de soude. — expériences faites en 1868, sur la place de l’hôtel de ville de paris, et en 1869, dans la cour des tuileries. — disposition des becs. — avenir de ce nouveau mode d’éclairage. — production de la lumière drummond sans l’emploi du gaz oxygène.

L’éclairage par le gaz oxy-hydrique consiste à brûler le gaz de l’éclairage, et mieux l’hydrogène pur, au moyen d’un courant d’oxygène. Personne n’ignore que le gaz d’éclairage, comme tous les combustibles, brûle au moyen de l’oxygène de l’air. Mais l’air ne contient que 21 pour 100 d’oxygène ; le raisonnement indique donc que si, au lieu de prendre de l’air, qui renferme 21 pour 100 d’oxygène et 79 pour 100 d’azote, on prend de l’oxygène pur, la combustion sera singulièrement activée et la lumière accrue dans la même proportion, c’est-à-dire que la lumière deviendra quatre ou cinq fois plus intense.

Il y a déjà longtemps que ce principe est connu, et il a été bien des fois soumis à l’expérience. Les physiciens et les chimistes savent qu’on appelle lumière Drummond le système qui consiste à faire brûler le gaz hydrogène pur ou le gaz hydrogène bicarboné, c’est-à-dire le gaz d’éclairage, au moyen d’un