Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/433

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il existe deux sortes de réflecteurs paraboliques : les réflecteurs à une nappe, ou photophores, qu’employait Teulère, et qui sont engendrés par la révolution d’un arc de parabole autour de son axe, et ceux à deux nappes, imaginés par Bordier-Marcet, et connus sous le nom d’appareils sidéraux. Ces derniers miroirs sont formés par la révolution d’une parabole autour de l’axe vertical passant par son foyer. Ils ont l’avantage d’éclairer, sans aucun mouvement de rotation, la totalité de l’horizon maritime, mais ils ne donnent que des feux de faible portée, et l’on a aujourd’hui complétement renoncé à leur emploi.

Nous représentons ici à part (fig. 273) le réflecteur ou photophore de Teulère, tel qu’on l’emploie de nos jours. La lampe dont on fait usage est à niveau constant.

Fig. 273. — Photophore actuel.

Les miroirs paraboliques offrent peu d’avantages, lorsqu’il s’agit d’établir un feu fixe. S’il faut en effet éclairer une zone assez étendue, on est contraint d’en multiplier le nombre outre mesure, et de donner ainsi beaucoup de poids aux appareils. Il faut alors les grouper circulairement à côté les uns des autres, en laissant des intervalles aussi faibles que possible. Ils sont utiles surtout dans les phares flottants à feu fixe, qui doivent, en général, éclairer tout l’horizon. Comme nous le verrons en parlant des phares flottants, l’appareil se compose, dans ce cas, de dix photophores, placés dans une lanterne, que le mât du vaisseau traverse en son milieu. On obtient ainsi une lumière équivalente au maximum à trente-huit becs Carcel, et au minimum à dix-huit ; ce qui veut dire que les parties les plus éclairées reçoivent une quantité de lumière qui équivaut à celle que fourniraient trente-huit lampes Carcel, tandis que pour les parties les moins brillantes, le nombre de becs correspondants est de dix-huit seulement. Ce résultat suffit ordinairement au but qu’on poursuit.

Les réflecteurs métalliques sont faits de cuivre argenté. Il faut les polir avec le plus grand soin, car de l’état de leur surface dépend entièrement leur vertu réfléchissante. Aussi est-il nécessaire de les tenir toujours parfaitement brillants, si l’on veut en tirer le maximum d’effet utile. Les gardiens des phares reçoivent, à cet égard, les instructions les plus détaillées.


CHAPITRE III

organisation de la commission des phares. — ses premiers travaux. — arago appelle fresnel dans cette commission. — vie et travaux d’augustin fresnel. — invention des appareils lenticulaires par fresnel. — sir david brewster réfuté.

Les miroirs réflecteurs, ou appareils catoptriques, étaient d’un usage général, en Europe, lorsque, en 1811, le gouvernement français organisa une commission, qui reçut le nom de Commission permanente des phares et qui fut chargée de soumettre au contrôle de la