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Une figure spéciale sera nécessaire pour faire comprendre le jeu de l’aiguille modératrice.

Le tuyau d’ascension, AA′, que l’on voit sur la figure 34, est composé de deux parties rentrant l’une dans l’autre. La partie inférieure est fixée au piston, qu’elle traverse, et descend avec lui sous l’action du ressort moteur. La partie supérieure, au contraire, reste immobile et sert, pour ainsi dire, de gaine à l’autre, qui glisse à son intérieur en descendant avec le piston. Une tringle II (fig. 35) se trouve placée suivant l’axe du tuyau d’ascension AA′ et descend jusque dans sa partie inférieure. Comme cette tringle remplit presque tout l’espace annulaire qui existe entre les parois du tuyau d’ascension et le contour de cette tringle, l’huile, ayant à traverser cet espace, subit un retard sensible dans son mouvement d’ascension. Le passage qui existe tout autour de la tringle II, est d’autant plus étroit que le piston est descendu plus bas, et que le ressort est plus détendu. Ainsi, la résistance opposée au mouvement du liquide, par le modérateur GG, diminue de plus en plus, à mesure que le piston descend, c’est-à-dire à mesure que s’affaiblit la force du ressort et qu’augmente la hauteur à laquelle l’huile doit être portée par la pression. Par des tâtonnements, on arrive à donner au modérateur les dimensions nécessaires pour que le mouvement d’ascension du liquide soit rendu bien égal.

Le bec reçoit toujours un très-grand excès d’huile, qui refroidit ce bec, et fait brûler la mèche à blanc. Cette huile, qui n’est pas brûlée, retombe dans le réservoir, au-dessus du piston. C’est également là que tombe l’huile que l’on y introduit pour remplir la lampe. Il reste à expliquer comment l’huile ainsi introduite, et placée par-dessus la tête du piston, peut se rendre par-dessous ce même piston, pour pouvoir ensuite être poussée jusqu’au bec, et entretenir cette circulation continue du liquide combustible qui est l’avantage essentiel des lampes mécaniques.

Fig. 36. — Lampe à modérateur.

Reportons-nous à la figure 34. Lorsque la lampe est pleine d’huile, cette huile ayant été versée en dessus du piston, si l’on tourne la clef H, qui fait tourner le pignon E (fig. 34), ce pignon, en tournant, fait monter la tige à crémaillère CC′, avec laquelle il engrène, et soulève le piston, qui est fixé à cette tige. Or, ce piston est composé d’un morceau de cuir recouvert d’une feuille de cuivre ; ses bords en cuir sont recourbés vers le bas, et ils s’appliquent contre les parois du réservoir, en raison de la pression exercée contre le cuir par l’huile. Lorsque le piston s’élève, un vide se forme nécessairement sous la face inférieure de ce piston ; la pression