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Fig. 391. — Joie des Arabes à la vue du jaillissement de l’eau du puits artésien de Sidi-Rached.


résumé, la campagne de 1856-1857 enrichit le Sahara d’un tribut constant de 9 125 litres d’eau par minute, c’est-à-dire d’un volume d’eau égal à celui d’une petite rivière.

Pendant l’exécution de ces divers travaux, les Arabes n’avaient cessé de donner les témoignages de leur profonde reconnaissance pour une œuvre qui les rattachait plus solidement à la France que toutes les preuves qu’elle avait pu leur donner de sa puissance militaire. Après le sondage entrepris dans l’oasis de Tamerna, le marabout, comme nous le disions plus haut, offrit une fête à nos soldats ; il les remercia devant toute la population de Temacin, et voulut les accompagner jusqu’aux dernières limites de l’oasis.

L’éruption de l’eau dans le puits artésien de Sidi-Rached, ancienne oasis ruinée par la sécheresse, donna lieu à des scènes touchantes. Dès que les cris de nos soldats eurent annoncé que l’eau venait de jaillir, les indigènes accoururent en foule, se précipitant sur cette rivière merveilleuse arrachée aux profondeurs du sol. Les mères y baignaient leurs enfants. À la vue de cette onde qui rendait la vie à sa famille, à l’oasis de ses pères, le vieux cheik de Sidi-Rached ne put maîtriser son émotion, et, tombant à genoux, il éleva ses mains vers le ciel, remerciant Dieu et les Français (fig. 391).

Cette source, qui vient de la profondeur de 54 mètres, fournit 4 300 litres d’eau par minute.

Le puits creusé à Oum-el-Thiour donna immédiatement des résultats précieux pour les tribus nomades. Dans la prévision du succès, on avait déjà tout préparé à Oum-el-Thiour, pour tirer parti, sans perdre de temps, de la richesse qui était attendue. Lorsque l’eau eut jailli, une fraction de la