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qui sont fermés à leurs deux extrémités par des bouchons de fonte à vis. L’un de ces bouchons est percé d’un trou qui donne passage à un tube de fer.

Le cylindre de fer, B (fig. 438), plein de ce mélange, est introduit dans un four et disposé horizontalement.

Au tube G que porte ce cylindre de fer, on ajoute alors le récipient A dans lequel doit venir se condenser le sodium rendu libre, car le sodium, étant volatil, distille comme un liquide. Ce récipient A′G′, que l’on voit représenté à part dans la figure 438, est une sorte de large flacon aplati, formé par la réunion de deux demi-boîtes pareilles en fer, et qui laissent entre elles une cavité.

L’opération dure environ deux heures ; le charbon, décomposant la soude du carbonate de soude, fournit de l’acide carbonique, qui se dégage avec celui qui provient de la décomposition de la craie, et le sodium rendu libre distille. Ce sodium vient se condenser dans la boîte de fer, A, qui sert de réfrigérant, et que l’on a remplie en partie d’huile de schiste.

Quand l’opération est terminée, on ouvre la boîte A en séparant les deux plaques de fer mobiles qui la constituent, et on en détache le sodium. On opère cette séparation dans l’huile de schiste, pour ne pas laisser le métal s’oxyder à l’air.

Pour conserver le sodium, on place les masses ou lingots de ce métal oxydable, dans des vases de zinc, pleins d’huile de schiste, et fermés par-dessus au moyen d’une fermeture hydraulique d’huile de schiste. Ces vases ne sont pas pleins d’huile de schiste, mais les lingots de sodium, aussitôt après leur moulage, ont été trempés dans cette huile, laquelle, en s’oxydant, a laissé à l’extérieur du métal, une sorte de vernis jaune, qui le préserve de l’action de l’air. On peut, en soulevant le couvercle de ces seaux de zinc contenant le sodium, examiner à l’air ces masses de sodium, qu’il était autrefois si difficile et si dangereux de manier. Pourvu que l’on évite tout contact avec l’eau, on peut le toucher, comme si c’était de l’étain ou du plomb.

Le sodium ne présente, dans son maniement, aucune des difficultés ou des dangers auxquels on pouvait s’attendre, quand on réfléchit aux propriétés bien connues du potassium, son analogue. On sait que le potassium décompose l’eau à la température ordinaire, avec production de flamme, par suite de l’inflammation du gaz hydrogène dégagé. En outre, dès qu’on élève sa température, il brûle au contact de l’air. Le sodium ne présente aucune de ces propriétés dangereuses, qui auraient apporté un obstacle insurmontable à sa préparation et à son emploi comme agent industriel. Il demeure, sans s’enflammer au contact de l’air, en pleine fusion ; et s’il décompose l’eau comme le potassium, le gaz dégagé ne s’enflamme pas spontanément.


CHAPITRE II

applications industrielles de l’aluminium. — le bronze d’aluminium.

Quand on a parlé pour la première fois de l’aluminium, une certaine exagération, d’ailleurs inévitable, s’était mêlée aux appréciations concernant l’avenir de ce curieux produit. Mais depuis cette époque, cette question a été examinée à loisir, et l’on a pu la juger avec maturité. L’auteur de la découverte du nouvel aluminium, M. H. Sainte-Claire-Deville, a publié un mémoire où toutes les questions qui se rattachent à cet objet sont exposées avec beaucoup de soin et de réserve. Nous ne saurions mieux faire, pour exposer l’état réel de cette question au moment où nous écrivons ces lignes, que de mettre sous les yeux du lecteur le passage du mémoire de M. Deville concernant les applications futures de l’aluminium :

« Je ne doute pas aujourd’hui, dit M. Deville, que l’aluminium ne devienne tôt ou tard un métal