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des aiguilles, soit pour assurer le calage effectif.

L’appareil contrôleur de l’aiguillage le plus répandu sur les chemins de fer français, est le contrôleur électrique de Lartigue, depuis longtemps employé par la Compagnie du chemin de fer du Nord, et que nous représentons en coupe dans les figures 243 et 244.

Fig. 243. — Contrôleur Lartigue (coupe longitudinale du commutateur).
Fig. 244. — Contrôleur électrique (système Lartigue).

Une boîte en ébonite est divisée en deux compartiments inégaux par une cloison percée d’un petit orifice. Le mercure qui remplit la boîte ne peut, lorsqu’elle vient à basculer, passer d’un compartiment dans l’autre que sous forme d’un mince filet. Dans l’intérieur du grand compartiment sont deux tiges en platine, entre lesquelles la communication électrique est établie, ou interrompue, suivant que le mercure les baigne toutes les deux ou n’en baigne qu’une seule ; ce qui dépend de la position horizontale ou inclinée de la boîte.

Cette boîte, qui joue ainsi le rôle de commutateur, est montée sur un levier coudé, B (fig. 244) articulé sur une plaque, A, fixée contre le rail et en face de la pointe de l’aiguille L. La tête d’un boulon D articulé avec ce levier, dépasse légèrement la saillie du champignon du rail ; de sorte que si l’aiguille vient s’appliquer exactement contre le rail, elle fait basculer le levier coudé et le commutateur. Alors le mercure s’écoule et la communication est interrompue.

Les tiges de platine communiquent l’une avec la terre, l’autre avec une pile et une sonnerie, situées près du levier de manœuvre. Comme il existe un pareil commutateur à chaque lame, si l’aiguille est bien faite, l’une des lames étant exactement appliquée contre le rail, l’autre en étant écartée, l’un des commutateurs est incliné, l’autre est horizontal, le circuit est interrompu et la sonnerie ne peut tinter.

Mais dès que pour une cause quelconque, les deux lames sont écartées des rails, ne fût-ce que de 3 ou 4 millimètres, les deux commutateurs occupent la position horizontale, le circuit est rétabli, et la sonnerie se met à tinter dans la cabine de l’aiguilleur, qui est ainsi averti que l’aiguille est mal faite et qu’il ne doit pas effacer le disque protégeant cette aiguille.


Le calage effectif des lames d’aiguilles, si important pour celles qui sont prises en tête par les trains, tant, au point de vue de la conservation des aiguilles, qu’au point de vue de la sécurité, est obtenu, soit automatiquement, au passage des trains, par les pédales de calage, soit à la main, au moyen de verrous, qui, manœuvrés à dis-