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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/314

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ché ; 3o à annoncer que le train est arrivé en effaçant le bras inférieur par un demi-tour de manivelle de l’appareil qui le manœuvre.


En Angleterre, les appareils ordinaires du block system sont presque partout appliqués, sans modifications, aux lignes à voie unique. Mais en France, en Allemagne, en Autriche, en Italie, un système particulier est en usage. On se sert des cloches dites cloches allemandes, qui sont de grosses sonneries installées aux stations, ainsi qu’aux passages à niveau gardés entre les stations. Les tintements de ces cloches, auxquelles on donne un son convenu, connu de tous les employés, signalent l’expédition et le sens de la marche des trains.

Ce système a l’avantage de faire concourir à la sécurité les agents espacés sur toute la ligne, et de fournir ainsi la possibilité de corriger une erreur commise par les stations pour les trains circulant en sens contraire. Il ne donne, sans doute, aucune garantie relativement à l’expédition des trains circulant dans le même sens ; car aucun signal n’annonce l’arrivée du train au poste suivant, et l’intervalle à maintenir entre les trains ne peut être qu’un intervalle de temps suivant les errements anciens ; cependant il donne de très bons résultats pratiques.


Nous avons à décrire avec détails le fonctionnement du block system, au moyen des cloches allemandes, qui est en usage sur les lignes à voie unique de la plus grande partie du réseau de Paris-Lyon-Méditerranée, et comme nous le disions plus haut, sur plusieurs lignes à voie unique de l’Allemagne, de l’Autriche et de l’Italie.

Nous empruntons cette description à un mémoire inséré dans la Revue des Chemins de fer (1879) par M. Jousselin, inspecteur de l’Exploitation à la Compagnie des chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée.

Les cloches allemandes, c’est-à-dire les signaux électriques à cloches imaginés par l’ingénieur Leopolder, étaient en usage depuis un grand nombre d’années sur la plupart des chemins de fer de l’Autriche et de la haute Italie, lorsque la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, après avoir fait étudier ce système, en 1876, l’établit, à titre d’essai, sur la ligne à voie unique du Rhône au Mont-Cenis. D’après les résultats favorables que donna cet essai, on l’installa sur la plus grande partie des lignes à voie unique de la même Compagnie.

Le système Leopolder consiste à faire sonner électriquement de grosses cloches placées sur les façades des gares et sur les guérites, ou postes des garde-lignes, de manière à prévenir, par un certain nombre de coups, convenus réglementairement, les employés de la voie, du départ des trains et de tous les accidents relatifs à leur circulation.

Supposons deux gares voisines placées sur une voie unique et correspondant entre elles par les cloches Leopolder. Tous les trains se dirigeant de la première gare sur la seconde, seront annoncés par plusieurs séries de coups de cloche en nombre pair ; les trains se dirigeant, au contraire, de la seconde gare vers la première, seront annoncés par des séries de coups de cloche en nombre impair. Tous ces coups de cloche se feront entendre à la fois à la gare correspondante et aux postes des garde-lignes intermédiaires. Les agents de la voie et les agents des gares seront ainsi prévenus, non seulement du départ du train, mais encore du sens de leur direction. Si deux trains étaient annoncés à la fois dans deux directions opposées, c’est-à-dire courant ainsi à la rencontre l’un de l’autre, les employés, ainsi avertis, prendraient les mesures nécessaires pour empêcher une collision.

Par d’autres séries de coups réglementairement convenus, on peut, en outre, expédier tous les signaux relatifs à la marche