Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

du vase extérieur afin d’empêcher le dépôt des cristaux de sulfate de soude.

Dans l’Allemagne du Nord, on remplace souvent l’éprouvette par un ballon en verre (fig. 341) rempli d’une dissolution concentrée de sulfate de cuivre, et muni d’un bouchon au travers duquel passe un petit tube en verre qui plonge dans la capsule.


On emploie beaucoup en Allemagne la pile Kohlfurst, qui est aussi un perfectionnement de la pile de Daniell, et qui se recommande surtout par sa constance. L’élément se compose d’un vase étranglé à sa partie inférieure, et dont la partie supérieure est fermée par un couvercle en fonte de fer, auquel est fixé un bloc de zinc qui se termine extérieurement par une borne en cuivre, servant de pôle négatif. Une plaque de plomb, qui constitue le pôle positif, repose au fond du vase et communique au dehors par un fil de cuivre recouvert de gutta-percha. On garnit de cristaux de sulfate de cuivre l’espace compris entre le fond du vase et l’étranglement sur lequel vient s’appuyer un disque de terre cuite non vernie et percée de trous, puis on remplit le vase d’une dissolution de sulfate de zinc ou de magnésie.

Cet élément, dont la résistance intérieure est très faible, et la force électromotrice relativement considérable, fonctionne plus d’une année, sans exiger le moindre entretien.


Enfin M. Reynier a perfectionné l’élément Daniell en remplaçant l’acide sulfurique par de la soude caustique. Il diminue ainsi la consommation du zinc, empêche la diffusion de la solution cuprique, lorsque la pile est au repos, et augmente dans de notables proportions la force électro-motrice qui peut atteindre jusqu’à 11 volts[1].




CHAPITRE VI

piles à sulfates dépolarisants autres que le sulfate de cuivre. — piles marié-davy, gaiffe, rhumkorff, somzée, becquerel.

Certains sulfates autres que celui de cuivre peuvent être employés comme dépolarisants ; mais alors il faut substituer à la lame de cuivre une lame métallique correspondant au sulfate employé, ou bien une plaque de charbon.

La plus importante des piles de ce genre est celle qui a été construite par M. Marié-Davy et qui fut, pendant de longues années, en usage en France, sur la plupart des lignes de télégraphie électrique. Elle se compose d’un vase extérieur en verre, ou le zinc plonge dans l’eau pure, et d’un vase poreux contenant une bouillie de bi-sulfate de mercure, qui entoure le charbon.

Fig. 342. — Élément d’une pile Marié-Davy au sulfate de mercure.

L’élément Marié-Davy a une force électromotrice supérieure à l’élément Daniell : elle est de 1 volt,5, par suite de la dissolution difficile du sulfate de mercure. Les liquides ne se mélangent que très lentement, et lorsqu’il vient toucher le zinc, le mercure séparé ne produit aucune action secondaire :

  1. Le volt est l’unité de force électro-motrice ou de différence de potentiel. Il correspond à la force électromotrice d’un élément de pile Daniell.