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dement. Malgré ces inconvénients multiples, il faut reconnaître qu’ils rendaient de précieux services et qu’ils étaient supérieurs à tous les autres systèmes connus avant l’invention des machines Gramme.

À Selly Oak (Birmingham), les machines Wilde (fig. 411) sont d’un type perfectionné ; mais, comme les précédentes, elles fournissent des courants alternatifs qu’il faut redresser par un commutateur avant de leur faire traverser les bains d’affinage.

« Ce nouveau type consiste en une armature portant une série de bobines tournant entre les extrémités libres d’un certain nombre d’électro-aimants cylindriques disposés en cercle de chaque côté de l’armature, et fixés par l’autre extrémité au bâti de la machine.

« Les bobines de l’armature sont munies de noyaux en fer, contrairement à ce qui existe dans les machines à courants alternatifs de Siemens, lesquelles n’ont aucun noyau métallique. Il y a 16 rangées de bobines et d’électro-aimants : deux des bobines engendrent le courant excitateur, les quatorze autres produisent le courant utilisé extérieurement.

« La machine a deux commutateurs : l’un pour redresser le courant qui traverse l’inducteur, l’autre pour redresser le courant principal relié aux électrodes des bains d’affinage. Ces commutateurs sont disposés extérieurement de manière à être facilement tournés, démontés et replacés, en cas de réparation ou de réfection. Cette machine chauffe encore beaucoup, mais elle fait un excellent service, et sa construction est d’une grande simplicité. »


Les principales usines qui pratiquent en grand l’affinage du cuivre par voie électrolytique, sont : celles des MM. Lyon-Allemand, à Paris ; MM. Hilarion-Roux, à Marseille ; les usines de MM. Oschger et Mesdach, à Biache Saint-Waast (Pas-de-Calais), les usines d’Elkington, en Angleterre, ainsi que celles d’Elliott, à Selly-Oak, près de Birmingham.

En Allemagne il existe plusieurs usines analogues, telles que celle de M. André, à Francfort ; la Norddeutsche Affinerie, à Hambourg ; la fonderie de Oker en Saxe, et les mines de Mansfeld. L’affinerie de Hambourg, qui produit des cuivres très purs, et de ce chef, très réputés, emploie la machine dynamo-électrique du docteur Wohlwill.

On opère sur des minerais de cuivre déjà grillés et calcinés au préalable, que l’on nomme, en industrie, cuivres bruts. Un courant galvanique agit sur ces cuivres bruts, déposés, à cet effet, dans des cuves contenant de l’eau légèrement acidulée à l’acide sulfurique.

Le courant électrique précipite sur la cathode tout le cuivre métallique, à l’état de pureté presque absolue.

Les générateurs électriques sont au nombre de 7 ; 6 machines Gramme no 1 et une forte machine Gramme du docteur Wohlwill, que nous avons représenté dans la figure 410.

La production quotidienne de cette usine atteint 2 500 kilogrammes de cuivre, chimiquement pur.

La supériorité des produits obtenus par l’usine de Hambourg, tient surtout à ce que les bains sont préparés avec soin, et entretenus constamment aux mêmes degrés de concentration et de température.


Une source de bénéfices qui n’est pas à négliger, se rencontre dans les impuretés même du cuivre. Elles sont souvent formées de métaux plus précieux que le cuivre, tels que l’argent ou l’or. On obtient ces métaux, dans un ordre régulier de précipitation, en opérant de la même façon que pour le cuivre. L’affinerie de Hambourg a pu recueillir, en 1880, 1 200 kilogrammes d’or fin.

À Briache Saint-Waast, l’installation de MM. Oschger et Mesdach comporte une seule machine Gramme, identique à celle installée chez M. Wohlwill. Cette machine peut, en alimentant 20 bains, produire, par jour, 400 kilogrammes de cuivre pur. Les bains sont en bois, doublé de plomb. Leur longueur est de 3 mètres, leur largeur 0m,80 et leur profondeur 1 mètre ; ils sont tous au même niveau, et communiquent entre eux par la partie inférieure.

Les minerais sont traités de façon à ce que leur teneur en cuivre soit de 95 pour 100,