Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/61

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possible, la détente de la vapeur [1]. Aujourd’hui que l’on construit des machines à grande détente avec un seul cylindre, c’est-à-dire les machines Corliss, il semble que l’ancienne machine de Wolf aurait dû être abandonnée. Il n’en est rien ; cette machine fonctionne, au contraire, dans la plupart des filatures du nord de la France, de l’Angleterre et de la Belgique, en raison de la douceur de ses mouvements et de son économie. Elle rivalise avec les machines Corliss sous ce double rapport, et s’emploie en concurrence avec ce nouveau système. Il est donc nécessaire de décrire ici avec attention la machine de Wolf.


Nous prendrons pour sujet de la description de cette machine le type perfectionné que construit aujourd’hui M. Thomas Povell, à Rouen.

La disposition extérieure de cette machine présente les plus grandes analogies avec la machine de Watt, que nous avons décrite dans les Merveilles de la science (pages 126, 128, fig. 67 et 68). Nous avons, d’ailleurs, affecté aux mêmes organes les mêmes lettres dans les deux descriptions.

La figure 44 représente une machine de Wolf à balancier. A est le grand cylindre, A′ le petit cylindre. Les tiges des pistons de ces cylindres transmettent leur mouvement au balancier, DEF, à l’aide de deux parallélogrammes de Watt. Au point F du balancier est articulée la bielle G, qui anime d’un mouvement de rotation le volant V, au moyen d’une manivelle.

P est une tringle qui commande la pompe à air du condenseur, B ; la tige, R, actionne la pompe alimentaire. Un régulateur à boules, mm, actionne une tige qui fait tourner un papillon qui régularise l’arrivée de la vapeur. La vapeur arrivant de la chaudière, par le conduit a, se rend dans le petit cylindre, sort du petit cylindre et se rend dans le grand, par le conduit e ; après avoir travaillé dans le grand cylindre, elle se rend au condenseur.

Une manette permet d’agir sur un robinet qui règle l’arrivée de l’eau dans le condenseur.

Sur l’arbre du volant est calé un engrenage d’angle, qui actionne un pignon conique qui donne le mouvement à l’arbre ll′. Cet arbre porte à son extrémité un excentrique triangulaire qui donne un mouvement de va-et-vient à un cadre composé de 2 tringles verticales. Cette traverse actionne les tiges des tiroirs de distribution. Un contre-poids, M, équilibre l’ensemble des tiges et des tiroirs.

Fig. 45 et 46. — Machine de Wolf (coupe des tiroirs du grand et du petit cylindre).

Nous donnons, dans les figures 45 et 46, la coupe des tiroirs du grand et du petit cylindre. Ce sont des tiroirs ordinaires à coquille, sans recouvrements. La vapeur venant de la chaudière se répand, à l’intérieur de la boîte du tiroir, T, du petit cylindre. Suivant ensuite l’ouverture du tiroir, elle pénètre, par le canal h′, à la partie supérieure du cylindre, ou, par le canal b′ à sa partie inférieure. Elle peut

  1. Tome Ier, pages 104-106.