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lui qui était admis à quelque dignité dans l’église de Chartres devait jurer qu’il n’était ni collibert ni fils de collibert[1]. En 1035, l’évêque Drogon, dotant l’abbaye de Saint-Symphorien, récemment fondée dans un faubourg de Beauvais, lui donne, entre autres choses, in Buriaco unum mansum cum collibertis ibidem manentibus[2]. Des serfs de Thibaut, comte de Chartres, nés de ses serfs et des serves de Saint-Père, sont, entre les années 1037 et 1049, appelés colliberti dans la charte par laquelle il en fit don à cette abbaye, sous la condition que les moines chanteraient un psaume pour lui tous les jours de l’année, excepté les jours de fêtes[3]. De même, Ebrard, vicomte de Chartres, cède à la même abbaye, pour le prix de cent sous d’argent et d’une once d’or, les fils de Gilbert, son serf, et d’une serve de Saint-Père, plus leur cousin, avec sa femme, ses fils et ses filles, ainsi que toute la descendance de Gilbert, qui habite sur le territoire d’Ymonville-la-Grande. Toutes ces personnes sont pareillement comprises sous le nom de colliberti dans le titre de l’acte, qui doit avoir été dressé entre les années 1033 et 1069[4]. En 1050 ou 1051, l’abbé de Saint-Maixent demande, après la mort d’un noble, qu’il lui soit donné, de sa succession, deux colliberts avec leurs enfants[5]. Vers 1053, un

  1. D. Ivonis Carnotensis episcopi Opera omnia. Parisiis, apud Laurentium Coltereau, m. dc. xlvii. in-folio, pars altera, p. 231, col. 2. Cet acte a été également rapporté par du Cange, avec un serment des chanoines du Mans, qui se trouve dans le cartulaire de cette église, sous l’année 1408, et qui présente la même particularité. Voyez son Glossaire, tom. ii. col. 761.
  2. Diplomata Henrici I. Francorum regis. (Rec. des Hist. des Gaules, t. xi, p. 572, d.)
  3. Cart. de St.-Père de Chartres, prolég., p. xliij ; et tom. Ier, p. 158.
  4. Ibid., prol., p. xliij ; et tom. Ier, p. 159.
  5. « Anno xx post transitum domni Rotberti regis… quidam vir nobilis nomine Petrus qui dicebatur Fortis, oppressus est infirmitate qua et mortuus est ; qui, quamdiu vixit, tam in servis quam in colibertis possessor extitit. Post obitum autem ejus, accedens memoratus abbas (Sancti Maxentii, Archimbaldus,) ad ejus successorem uxoremque vel filiis, petiit ab eis ut pro illius anima duo coliberti darentur cum infantibus suis, scilicet