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enfants provenant de parents de conditions ainsi différentes, avaient pour lot, à peu d’exceptions près, la moins relevée[1].

Enfin, Bernard Sacci, dans son Histoire de Pavie, donne aux colliberts une charge qui n’était pas celle des serfs. Il s’agit d’un duel en champ-clos où chaque combattant avait son parrain et un collibert pour écuyer[2]. Ajoutons qu’en Espagne on donnait le nom de culbert aux étrangers qui s’établissaient en quelque endroit du royaume sans avoir un cheval et des armes ; ils étaient tenus pour vilains, tandis que ceux qui possédaient ces choses étaient infanzones, ou nobles. Les premiers devaient payer au roi ou au seigneur une contribution annuelle de deux sous, et on leur accordait un an et un jour pour se procurer un cheval et des armes. Dans cet intervalle ils n’avaient rien à payer ; mais ils étaient obligés d’aller à la guerre avec du pain pour trois jours, à leurs frais[3].


    cod. reg. 5442, c. 161.) — Polyptique de l’abbé Irminon, publié d’après le manuscrit de la Bibliothèque royale par M. B. Guérard. 1re livraison. Partie latine. Paris, Imprimerie royale, m dccc xxxvi, in-4. Appendice, p. 361 ; Gloss. ad Script, med. et inf. Latin. t. ii col. 760.

  1. Voyez le Glossaire de du Cange, au mot servus, édit, in-folio, t. vi, col. 450. Voyez également De Conditione et Statu Servorum apud Germanos, in-8, lib. ii, cap. i, §. xiii, p. 168 ; éd. in-4 ; déjà citée, lib. ii, cap. ii, §. xliv-xlv, p. 403-405.
  2. « Prodeuntibus ad pugnæ locum socii aderant qui certandi periti monita suo quisque pugili repetebant… qui socius parentis nomen ab officio obtinebat, hodieque etiam patrinus dicitur. Aderat etiam alter socius vel comes arma ferens qui collibertus appellabatur. » Bernardi Sacci Historia Ticinensis, lib. ix, cap. 10. (Thesaur. Antiquit. et Histor. Italiæ, ed. Grævio et Burmanno, tom. iii, col. 746.)
  3. « De ome de oltra puertos que viene à pobla aqua.

    « E fó establido por fuero todo ome de oltra puertos qui viengua á cavayllo en Espayna, é se asentáne en quoalqurere vila, é non toviere el aynno primero et hun dia cavayllo et armas, que non sea ynfanzon, et estatal esdito culbert: el rey ó seynnor ha cada aynno sobre eyll dos sueldos ; et si toviere el aynno é dia primero cavayllo et armas sia infanzon, et non dará al seynnor nulla renta; é si non viniere á cavayllo ni se asentare en caso, ço és palacio de cavayllero ó ynfanzon-hermunio que pende de seynnor, tal será villano é el rey ó seynnor habrá del vilano dreyto sobre quanto eyll enxam-