Page:Friedrich Carl von Savigny - Traité de droit romain, Tome 1, 1855.djvu/242

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remarquable encore, c’est le rapport établi entre les nouveaux Codes et la science, l’influence que conservent la littérature et la jurisprudence sur l’administration de la justice ; c’est le développement du nouveau droit d’après l’intelligence de son esprit, confié à la magistrature ; non que là-dessus les textes soient positifs, ils n’en disent rien ou presque rien, mais ce développement était désiré, attendu, préparé par le législateur, et il s’est effectivement accompli.


Ici nous voyons une différence notable (§ 21). En Prusse, la réforme n’avait aucun motif politique, le législateur agissait uniquement dans l’intention bienfaisante de corriger une législation défectueuse et de la remplacer par une meilleure. Le mal se faisait surtout sentir dans le domaine de la littérature. Sans doute on y trouvait de la science et des recherches, c’est-à-dire de bons éléments, mais elle était incohérente ; et la partie pratique de la science du droit, au-dessous du développement général intellectuel, avait perdu son autorité morale. Rompre complétement avec cette littérature semblait utile et même nécessaire ; ainsi donc une pensée semblable à celle de Justinien (§ 26) dominait l’entreprise, sauf les différences tenant à l’indépendance et aux lumières de la civilisation moderne. Aussi, loin de songer à proscrire la science, on voulait fonder sur le Code une science nouvelle,