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souvenirs d’une actrice.

pendant de substituer une redingote de taffetas et une baigneuse en blonde sur laquelle on posait une légère coiffe en gaze de laine claire qui se nouait sous le cou. On a perdu le secret de ces gazes qui allaient si bien, et qui ne ressemblaient nullement à celles que l’on nomme ainsi maintenant ; elles étaient d’un blanc un peu roux, et les fils en étaient tissés comme ceux d’une toile d’araignée. Le moyen de reconnaître à présent un costume de malade ou de bain, quand toutes les femmes, le matin comme le soir, sont vêtues de même, à peu de chose près (excepté dans les salons ou à l’Opéra-Italien) et encore, les modes s’y ressemblent-elles.

À cette époque les filles étaient les seules qui imitassent les grandes dames, et plus d’une Laïs ou d’une Phryné aurait pu soutenir la comparaison avec les beautés de l’antique Grèce. Leur luxe surpassait souvent celui des femmes de qualité, dont les maris blâmaient la dépense tout en prodiguant l’or à leurs maîtresses.

C’est au milieu de cette vie frivole et inoccupée que la Révolution vint fondre tout-à-coup sur cette