du papier cette image qui vient se peindre dans le fond de la boîte, j’aurais un dessin fait par le soleil, et d’une merveilleuse fidélité. Mais comment faire ? Il faudrait, pour cela, frotter le métal ou le papier avec une chose qui aurait la propriété de noircir sous les rayons du soleil. Alors, quand les rayons entreraient dans la boîte, ils noirciraient le métal ou le papier, et reproduiraient les objets, les personnes, les paysages...
Mais Niepce cherchait sans pouvoir trouver rien qui le satisfît entièrement.
Or, il y avait à pareille époque un autre homme, Daguerre, qui cherchait le même problème. C’était un peintre fort habile, qui se disait, lui aussi : — Le soleil pourrait dessiner les objets en un clin d’œil si on réussissait à fixer l’image de la chambre obscure.
Il apprit qu’un inventeur habile, à Châlon, avait déjà trouvé quelque chose de ce genre. Il vint voir Niepce à Châlon et lui dit :
— Voulez-vous que nous partagions nos idées et que nous nous mettions à travailler tous les deux ?
Niepce accepta. Dix ans après, en 1830, on annonçait à l’Académie des sciences une découverte qui devait faire honneur à la France et se répandre dans le monde entier : les principes de la photographie étaient inventés par Niepce et Daguerre.
Ainsi, ce qu’un seul de ces deux hommes n’aurait sans doute pu découvrir, tous deux l’avaient trouvé en s’associant. C’est un exemple nouveau des bienfaits de l’association : pour l’intelligence comme pour tout le reste, l’union fait la force.
Niepce était mort en 1833. La Chambre des Députés accorda une pension de six mille francs, comme récompense nationale, à Daguerre et au fils de Niepce.
Après une longue journée de marche, la nuit était venue, et déjà depuis quelque temps on avait allumé les lanternes