couchait leur oncle. Cette chambre n’avait pas été louée depuis le départ de Frantz Volden. Les enfants, dès le soir même, y furent installés. C’était un petit cabinet haut perché sur une colline et qui dominait les toits de la ville.
Quand André ouvrit la fenêtre, il poussa un cri de surprise : — Oh ! Julien, dit-il, que c’est beau !
Et, prenant Julien dans ses bras, il le porta jusqu’à la fenêtre. — La mer, la mer ! s’écria Julien.
De la fenêtre, en effet, on découvrait à perte de vue la mer, d’un bleu plus foncé encore que le ciel ; on apercevait aussi les ports de Marseille et les navires innombrables dont les mâts se pressaient les uns contre les autres, agitant aux tourbillons du mistral leurs pavillons de toutes les couleurs. Les derniers rayons du soleil couchant emplissaient l’horizon d’une lumière d’or. Les deux enfants, serrés l’un contre l’autre, regardaient tour à tour l’immensité du ciel et celle de la mer, puis les trois ports pleins de navires et la grande ville qui s’étendait au-dessous d’eux. Devant ce spectacle si nouveau, ils étaient tout émus.
En même temps ils pensaient avec joie aux bonnes paroles de Jérôme. — Je suis bien content, dit André, d’avoir entendu parler de notre oncle : il me semble que je le connais à présent, et je l’aime déjà, notre oncle Frantz !
— Et moi aussi, dit Julien. Quelle bonne idée il a de vouloir acheter un bout de champ ! C’est justement tout à fait