songer à lui annoncer immédiatement la mort de son frère Michel en Alsace-Lorraine et l’arrivée de ses neveux.
Jérôme, en apprenant ces tristes nouvelles, se trouva bien embarrassé pour donner conseil à André et à Julien.
— Mes enfants, leur dit-il, réfléchissez vous-mêmes. Si vous allez à Bordeaux par le canal et qu’André travaille à bord, cela ne vous coûtera rien, c’est vrai, mais ce sera un voyage d’un mois, et très pénible, en hiver surtout. Peut-être feriez-vous mieux de prendre le chemin de fer : je puis vous prêter une trentaine de francs pour compléter ce qui vous manque, et dès demain vous serez rendus à Bordeaux sans fatigue.
— Je vous suis bien reconnaissant, patron Jérôme, répondit André d’une voix tremblante, car il était accablé par le nouveau malheur qui les frappait ; mais, en supposant que nous prenions aujourd’hui le chemin de fer pour arriver à Bordeaux demain, que deviendrions-nous dans cette grande ville, si je ne trouvais pas tout de suite de l’ouvrage ? Songez-y donc : Julien ne peut marcher, notre oncle est à l’hôpital, et n’a peut-être pas d’économies pour sa convalescence.
— C’est vrai, dit Jérôme, frappé du bon sens d’André.
— Quelle situation, alors, patron Jérôme ! non seulement il nous serait impossible de vous rembourser les trente francs