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Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/214

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citoyens. Elle étudie également quelles sont les lois les meilleures et les plus sages qu’un pays puisse se donner, quels sont les moyens de perfectionner la législation et de rendre ainsi les peuples plus heureux.

CUJAS, né en 1522, mort à Toulouse, en 1590.

Le jeune Cujas voulut être un grand homme de loi, un grand jurisconsulte. Il étudia donc le droit sous la direction d’un professeur qui avait été frappé de son intelligence. Bientôt il devint professeur à son tour, et sa réputation était si grande que des jeunes gens venaient de toutes les parties de l’Europe afin d’avoir pour maître Cujas. Plus tard, Cujas professa successivement le droit à Cahors, à Valence, à Avignon, à Paris, à Bourges. Ses élèves le suivaient partout, comme une cour suit un prince. On lui offrit d’aller en Italie enseigner le droit ; il ne voulut pas quitter sa patrie.

La bonté de Cujas égalait son génie : il aidait à chaque instant de sa bourse les étudiants, qui avaient pour lui non moins d’affection que de respect.

Les travaux de Cujas ont été fort utiles aux progrès de la science du droit en France, et à celui des bonnes lois. Encore aujourd’hui on étudie avec admiration ses savants ouvrages. On lui a élevé une statue à Toulouse sur une des places de la ville, devant le palais du tribunal où se rend la justice.



LXXXV. — André et Julien retrouvent à Bordeaux leur oncle Frantz.


On retrouve une force nouvelle en revoyant les siens.


Le Perpignan, au-dessus de Toulouse, quitta le canal du Midi et entra dans la Garonne, ce beau fleuve qui descend des Pyrénées pour aller se jeter dans l’Océan au delà de Bordeaux. Le courant rapide du fleuve entraînait le bateau, ce qui fit qu’il n’y eut plus besoin de manier la perche à grand effort ou de se faire traîner à l’aide d’un câble par les chevaux, d’écluse en écluse. Les mariniers et André eurent donc plus de loisir pour regarder le riche pays de Guyenne et Gascogne, où ils ne tardèrent pas à entrer.

La jambe de Julien était presque guérie. À mesure qu’elle allait mieux, la gaîté de l’enfant lui revenait, et aussi le besoin de sauter et de courir. À la pensée qu’on arriverait bientôt à Bordeaux, il ne se tenait pas de plaisir. — Pourvu que notre oncle Frantz soit guéri aussi ! pensait-il.