comme pour la Méditerranée que tu as vue, tantôt le sable ou les rochers du fond de la mer, tantôt les algues ou plantes marines qu’elle renferme.
— Comment ! est-ce qu’il y a des plantes dans la mer ?
— Je crois bien ! et de quoi vivraient donc tous les poissons et les animaux que la mer renferme ? La mer a ses prairies, petit Julien, et ses fleurs aux couleurs les plus vives, et ses forêts de lianes, si serrées et si touffues à certaines places que la navigation est difficile dans ces parages. Quand Christophe Colomb partit pour découvrir l’Amérique et que son vaisseau traversa cette partie de l’Océan couverte de lianes, les matelots, qui n’en avaient jamais vu une si grande quantité, furent effrayés et ne voulaient plus avancer, craignant que le navire ne restât pris au piège dans ces plantes marines. Il y en a, vois-tu, qui ont plus de cinq cents mètres de longueur.
— Est-ce qu’elles sont belles, les fleurs de la mer ?
— Il y en a de très belles, qui reflètent les couleurs de l’arc-en-ciel comme la queue du paon. D’autres sont roses, d’autres d’un beau rouge ou d’un vert tendre.
— Oh ! que j’aimerais à les voir !
— Au port de Brest, où nous arriverons bientôt, nous monterons en barque, petit Julien, et je te mènerai en chercher, si j’ai une heure de libre.
— Est-ce possible, père Guillaume ?
— Eh oui, Julien ; nous en trouverons à marée basse dans les rochers de la côte.