gnant le canal de la Marne au Rhin, passent tout près de Phalsbourg.
On parcourut la ville animée de Dunkerque ; on passa devant la statue de Jean Bart que David a sculptée, et Julien admira l’air résolu du célèbre marin.
L’oncle Frantz ne trouva pas du premier coup ce qu’il désirait. Ce fut seulement après deux jours de recherches, bien des peines et bien des tracas, qu’il obtint de l’ouvrage à bord d’un bateau. Encore ne lui promit-on d’autre salaire que leur nourriture à tous les trois.
Nos amis s’en revenaient donc la tête basse, le front soucieux, songeant qu’il allait falloir entamer leur petite réserve d’argent pour s’acheter des vêtements de rechange ; et ils étaient si tristes qu’ils marchaient sans rien se dire, préoccupés de leurs réflexions.
— Eh bien, s’écria Guillaume qui les attendait sur le seuil de la porte, arrivez donc : il y a du nouveau qui vous attend.
Julien, en voyant la figure radieuse du brave pilote, devina vite que les nouvelles étaient bonnes ; il s’élança à sa suite de toutes ses petites jambes, et on monta quatre à quatre l’escalier de la mansarde qu’on avait louée en arrivant.
Quand la porte fut ouverte, Julien demeura bien surpris. Il aperçut au beau milieu de la mansarde quatre caisses de voyage portant chacune le nom de l’un de nos quatre voyageurs. Julien, naturellement, s’empressa d’ouvrir celle qui portait son nom, et il fit un saut d’admiration en voyant dans le tiroir de la caisse de bonnes chemises à sa taille, des bas, des souliers neufs, un chapeau en toile cirée et une paire de pantalons en bon drap.