Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/59

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vendaient à des prix fort élevés. De nos jours, leur valeur n’a fait qu’augmenter avec le temps, et on estime à un demi-million quatre tableaux de Claude le Lorrain qui ornent aujourd’hui le palais de Saint-Pétersbourg. Ceux que nous avons à Paris, au musée du Louvre, sont d’un prix inestimable. Eh bien, Julien, que pensez-vous de ce récit ?

— Oh ! Madame Gertrude, répondit l’enfant, qui avait honte de sa faute, embrassez-moi, je vous en prie, et oubliez les sottises que j’ai dites tout à l’heure. Jamais plus, je vous le promets, je ne me moquerai de personne.

CLAUDE LE LORRAIN PEIGNANT UN TABLEAU. — La petite tablette qu’il tient de sa main gauche s’appelle la palette ; c’est sur la palette que sont étendues les couleurs, le bleu, le blanc, le noir, le rouge, etc. De sa main droite, il tient le pinceau. Près de lui, un jeune aide est occupé à broyer les couleurs, que le peintre étendra ensuite sur sa palette.

— A la bonne heure, petit Julien ! et quand vous serez tenté de le faire, rappelez-vous notre grand peintre de Lorraine, et que son souvenir vous rende modeste.



XXVII. — Les grands hommes de guerre de la Lorraine. — Histoire de Jeanne Darc.


« N’attaquez pas les premiers ; mais si on vient vous attaquer, défendez-vous hardiment, et vous serez les maîtres. » Jeanne Darc.



Le samedi suivant, Julien fut encore le premier ; il était si content, qu’il sautait de plaisir en revenant de l’école.

Mme Gertrude était assise à sa fenêtre devant sa machine à coudre. La fenêtre était ouverte, car il faisait beau temps.

En relevant la tête Mme Gertrude aperçut de loin le petit garçon : à son air satisfait elle devina vite qu’il avait de bonnes nouvelles ; elle lui sourit donc ; l’enfant aussitôt éleva en l’air ses bons points et accourut à toutes jambes