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le fort et le chateau saint-louis

et savait donner un grand charme aux réceptions du Château. Ses trois jeunes fils et ses deux filles avaient les manières aimables de leurs parents. Pendant le premier séjour de lady Carleton à Québec, Madame Johnston, parente du gouverneur, était une des habituées de la résidence vice-royale, où les anciennes familles des seigneurs canadiens et les officiers de la garnison tenaient à honneur de se rendre fréquemment.

Guy Carleton se rendit à Londres en 1770[1] et s’employa avec persistance à obtenir du Parlement anglais le fameux Acte de Québec de 1774, qui reconnaissait aux Canadiens le droit au libre exercice de leur religion, et cet autre droit, fort contesté, d’être régis par les anciennes lois et coutumes françaises en matière civile.

Henry Cavendish, dans son Rapport des débats sur le bill du Canada au Parlement de la Grande-Bretagne, en 1774, cite des discours dont voici quelques extraits fort importants :

Le procureur-général Edward Thurlow dit : « Il est expressément stipulé (dans les capitulations) que tout Canadien aurait la pleine jouissance de toutes ses propriétés, particulièrement les ordres religieux des Canadiens, et que le libre exercice de la religion catholique romaine serait continue. Et le traité définitif de paix, si vous l’examinez bien, en ce qui regarde le Canada, par la cession du feu Roi de France à la Couronne de la Grande-Bretagne, a été fait en faveur de la propriété, en faveur de la religion, en faveur des différents ordres religieux. »

M. Edmund Burke s’exprime ainsi : « Au Canada, vous avez un peuple professant la religion catholique ro-

  1. De 1770 à 1774, les fonctions de gouverneur furent remplies par M. Cramahé, président du Conseil.