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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/100

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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, i.
LIVRE QUATORZIÈME[1].


des organes génitaux.


Chapitre premier. — Les parties du corps servent, soit à l’entretien de la vie, soit à son embellissement, soit à la propagation de la race. — Galien a montré que les parties appartenant aux deux premières catégories sont admirablement disposées ; il se propose maintenant d’étudier du même point de vue les organes de la génération.


La nature a trois buts principaux dans la structure des parties des animaux ; elle les a créées, en effet, soit pour l’entretien de la vie, comme l’encéphale, le cœur, le foie, soit pour les commodités de la vie, comme les yeux, les oreilles, les narines et les mains, soit pour la perpétuité de la race, comme les parties génitales externes, les testicules et la matrice ; or, nous avons précédemment démontré en détail qu’aucune des parties créées pour la vie et aussi qu’aucune de celles qui doivent embellir la vie, n’avait pu être mieux disposée qu’elle n’est actuellement. Il nous reste encore a expliquer dans ce livre les parties destinées chez nous à la perpétuité de la race.


Chapitre ii. — Comme la nature ne pouvait attacher une immortalité réelle à ses œuvres, elle leur a donné une immortalité apparente, en assurant la perpétuité de la race.


Avant tout, la nature aurait désiré, si cela eût été possible, créer son œuvre immortelle. La matière ne le permettent pas (car un composé de veines, d’artères, de nerfs, d’os, de chairs ne saurait être incorruptible), elle a inventé l’expédient qu’elle a pu pour lui obtenir l’immortalité[2], semblable à un habile fonda-

  1. Je rappelle que pour ce livre j’ai la collation des deux manuscrits A et B. Voy. dans ce volume la note 1 de la page 1.
  2. Cette phrase est un écho d’Aristote et de Platon. On lit dans Aristote (Gener. anim., II, i, init.) : « Comme parmi les choses qui existent il y en a d’immortelles et de divines, qu’il y en a d’éventuelles qui peuvent être et ne pas être ; comme ce qui est beau et divin est toujours la cause, eu égard à sa nature, de ce qu’il y a de meilleur dans les choses contingentes ; comme ce qui est contingent et non immortel peut être et changer de condition, pour en prendre une plus mau-